RMC Sport

Une CAN à oublier

Le capitaine des Pharaons, élu meilleur joueur du tournoi, a été l'une des rares satisfactions de cette CAN 2010

Le capitaine des Pharaons, élu meilleur joueur du tournoi, a été l'une des rares satisfactions de cette CAN 2010 - -

Les organisateurs de la Coupe d’Afrique des Nations promettaient une 27e édition à spectacle. Mais l’Angola n’a pas été au niveau et le niveau de jeu global a été décevant, Egypte exceptée.

La Coupe d’Afrique des Nations 2010 restera gravée dans les mémoires, mais pas forcément pour les bonnes raisons. Tout avait commencé le vendredi 8 janvier dans l’enclave de Cabinda, deux jours avant le début de la compétition. Le bus de la sélection togolaise se fait mitrailler par des séparatistes, quelques kilomètres après la frontière angolaise. Le chauffeur de bus et l’entraîneur adjoint mourront des suites de cette attaque, et le Togo décide finalement de se retirer de la compétition. Au-delà de ce drame terriblement mal géré par la CAF et les dirigeants angolais, l’organisation aura été défaillante tout au long de la compétition. Vendredi dernier, l’équipe égyptienne a dû attendre son avion plus de cinq heures avant de rejoindre Luanda, la capitale…

L’Egypte au sommet

Malgré un match d’ouverture spectaculaire (4-4) entre l’Angola et le Mali, le niveau de jeu global a été faible. La médiocrité des pelouses et la chaleur humide y sont sans doute pour beaucoup, mais cela n’explique pas tout. Les équipes qualifiées pour le mondial sud-africain, emmenées par des cadors européens comme Drogba ou Eto’o, n’ont pas été à la hauteur de leurs ambitions. Seul le Ghana, privé de son capitaine Michael Essien (blessé après un match) et de Muntari (raisons disciplinaires), a justifié sont statut en accédant à la finale grâce au talent des « baby Black Stars », Andre Ayew, Opoku et Badu, sans oublier le Rennais Gyan.

Pour la troisième fois consécutive, l’Egypte a remporté le titre, notamment grâce à son expérimenté capitaine Ahmed Hassan (36 ans), élu meilleur joueur du tournoi après avoir battu le record de sélections chez les Pharaons (172 !), et à son portier El-Hadary, meilleur gardien de la CAN pour la troisième édition consécutive. L’Egypte a surtout profité de l’état de grâce du jeune attaquant Gedo, remplaçant de luxe et meilleur buteur de la compétition avec cinq buts.

Les Pharaons ont battu ou éliminé quatre des cinq mondialistes présents : le Ghana (1-0), le Cameroun (3-1 après prolongations), le Nigeria (3-1 au premier tour) et surtout l’Algérie (4-0) qui les avait pourtant privés de Coupe du monde deux mois plus tôt. Coffi Codjia fut la « star » malheureuse de ce match sous haute tension. L’arbitre béninois a accordé un penalty généreux à l’Egypte et expulsé trois Algériens. Déjà en quarts de finale, la Côte d’Ivoire avait été défavorisée par un arbitrage douteux, face à… l’Algérie.

Triste final

Finalement la CAN 2010 s’est terminée comme elle avait commencé : dans la confusion. Après leur victoire en finale, les Egyptiens n’ont pas pu fêter le titre avec leurs supporters. Une chaîne humaine de stadiers a été mise en place pour empêcher les supporters d’approcher les joueurs. Ces derniers ont dû attendre la fin de la cérémonie, soit une demi-heure plus tard, pour fêter leur troisième titre consécutif dans un stade à moitié vide. Cette vingt-septième édition de la Coupe d’Afrique des Nations était censée élever le niveau de jeu et l’organisation du football africain. Opération ratée, à seulement quatre mois du mondial sud-africain…

La rédaction