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Au Red Star, le patron s’appelle Pauline

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Troisième de National et huitième de finaliste de la Coupe de France (ce mardi, 21h à Jean-Bouin contre Saint-Etienne), le Red Star est piloté par une femme depuis 2011.Un cas unique dans le foot professionnel en France mais qui ne perturbe pas Pauline Gamerre, obnubilée par ses nombreuses missions et son désir de L2.

Gestion de la billetterie, répartition des invités en tribunes, communication, écharpes à mettre en vente, application smartphone à lancer. La victoire du Red Star contre Marseille-Consolat (2-0) en 16e de la Coupe de France, le 23 janvier dernier, a lancé le sprint de Pauline Gamerre, directrice générale du club. Avec en ligne de mire le huitième de finale que le club francilien disputera face à Saint-Etienne, ce mardi au stade Jean-Bouin de Paris. « C’est sportif parce que les délais sont très courts. On a eu une dizaine de jours de commercialisation et d’organisation. C’est vrai qu’on n’est pas forcément structuré comme un club pro, donc on a six ou sept personnes qui ont arrêté de dormir », plaisante la diplômée de Sciences Po, âgée de 31 ans et seule femme DG d’un club de foot au sein des trois premières divisions.

Un statut qui ne tracasse pas le moins du monde celle qui se rêvait journaliste : « Je ne théorise pas sur le fait qu’il y ait peu de femmes. Je pense que ça va évoluer et que ça ne sera qu’une exception temporaire. Me concernant, j’essaie juste, en tant qu’être humain, d’être le plus compétent possible (rires). » Une mission accomplie aux dires de David Bellion. « C’est costaud d’avoir une femme à la tête d’un club comme ça. Ça ne doit pas être facile tous les jours mais je ne l’ai jamais vue en position de faiblesse, assure l’ancien attaquant bordelais, arrivé cet été au club. Je la félicite. »

« Je n’abandonnerais mon poste pour rien au monde »

Ancienne de Dailymotion, Pauline Gamerre a été embauchée en 2009 par le président Patrice Haddad pour gérer la communication du Red Star, alors en CFA 2. Deux ans plus tard, elle devenait DG du club audonien, se souvient-elle entre deux coups de téléphone. Au stade Bauer de Saint-Ouen, antre historique et vétuste du Red Star, elle n'a pas de bureau attitré, alors elle utilise la salle de réunion. Pas de quoi contrarier ses projets au sein du club: « J’ai été contactée mais je ne suis pas allée plus loin que ça dans les discussions. Aujourd’hui, je n’abandonnerais mon poste pour rien au monde. Je me bats tous les matins, avec le président, l’ensemble des équipes, les joueurs pour que le Red Star retrouve la Ligue 2. La montée de National en Ligue 2, c’est la plus belle montée pour un club parce qu’on change d’univers. »

Et ce 1,62 m d’énergie à revendre pourrait bien voir son rêve s’exaucer. Après 18 journées, le Red Star pointe à la troisième place de National, à égalité avec Boulogne, qui compte un match de plus. Entre le huitième de finale contre les Verts et une fin de championnat qui s’annonce haletante, le sprint pourrait bien se transformer en marathon.

Jérémy Bilinski avec JS