Bordeaux : Gillot tire la sonnette d’alarme

Francis Gillot - -
On l’avait trouvé bien ‘’calme’’. Au soir de la défaite concédée contre Brest (2-0) - la troisième de rang en championnat - dimanche soir à Chaban-Delmas, Francis Gillot avait épargné ses joueurs. Peu habitué à la langue de bois, l’entraîneur bordelais s’est sans doute laissé un peu de temps avant de charger ses hommes. C’est donc lundi, lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant-match contre Raon l’Etape, que Gillot a dressé le constat. Sans hausser le ton, mais dans une colère froide, mettant ainsi ses joueurs face à leurs responsabilités. « Ils étaient prévenus que ça allait être un match compliqué, lance-t-il. Je ne vois pas comment on peut gagner quand on fait une entame comme ça. On les prévient (les joueurs), on leur dit ‘’attention à l’entame’’, mais ça ne rentre jamais. »
Un aveu qui flirte avec le constat d’échec alors que se dresse Raon l’Etape sur la route bordelaise, ce mercredi (18h45), pour le compte des huitièmes de finale de la Coupe de France. A entendre le technicien, son équipe n’a ainsi pas intérêt à négliger le 11e du CFA (groupe B). D’autant que les scenarii des tours précédents n’incitent pas à l’optimisme. Au premier tour, Bordeaux ne marque que dans les arrêts de jeu contre Châteauroux (Ligue 2) pour une victoire étriquée (3-2). En seizièmes de finale, rapidement mené par Moulins (National), l’actuel 10e de Ligue 1 trouvera finalement la clé bien tardivement. « Ça sera un troisième piège. J’espère qu’on saura retenir les leçons, peste Gillot. C’est vrai que l’état d’esprit, pour nous, c’est une fois de temps en temps. Wait and see mercredi comme on dit. Il faut payer pour voir. »
Gillot : « On n’est pas bien grand »
Francis Gillot a d’ailleurs profité de l’occasion pour mettre ses hommes face à leurs responsabilités. Sans nommer les éléments décevants, il n’a pas caché que plusieurs de ses joueurs l’avaient déçu. « C’est un problème individuel. Certains se préparent bien et d’autres… On leur dit. Pour certains, ça rentre. Pour d’autres, ça ne rentre pas… Quand on n’est pas 11 à 100%, même si on joue contre un des derniers, on perd. C’est un problème individuel. On ne sait pas ce qu’ils ont dans la tête. » A moins que le problème ne soit plus profond. « Est-ce qu’on a le talent ? embraye Gillot. Je n’en sais rien. On est bon quand on a peur comme à Lyon, Paris ou contre Kiev sur le match retour. Comme je leur dis, il ne suffit pas de mettre les godasses et de courir pour gagner. Quand on a moins la trouille, il y a un peu de suffisance. On n’a pas de raison de prendre les autres pour des petits parce qu’on n’est pas bien grands aujourd’hui… »
Et pour ne rien arranger, le staff bordelais devra composer une attaque sans doute inédite pour ce rendez-vous. Après les départs de Gouffran (Newcastle) et Jussiê (prêt à Al Wasl), les clés du jeu offensif avaient été confiées à Bellion et Diabaté. Sauf que les deux hommes, pour la première fois alignés ensemble à Brest, sont aujourd’hui pensionnaires de l’infirmerie. Une cheville récalcitrante pour le premier. Un genou douloureux pour le second… Bordeaux se serait bien passé de ces nouvelles incertitudes…