Brouard, le discours et la méthode

Régis Brouard - -
Pour Hicham Rhoufir, « une montée, une demie, une finale, ça ne peut plus être un hasard. C’est le meilleur entraîneur que j’aie connu », s’emballe le gardien marocain, qui évoluait encore à Quevilly la saison passée. De Meknès, au Maroc, où il joue aujourd’hui, il a suivi les deux derniers exploits de ses anciens partenaires. « J’ai vibré comme si j’étais sur le terrain. C’était horrible et génial à la fois », rigole Hicham, qui était du premier fait d’armes de Régis Brouard à la tête de l’USQ, ce parcours en Coupe de France en 2010 jusqu’à la demie perdue face au Paris SG (0-1).
Comme à peu près tous ceux qui ont côtoyé Régis Brouard, le Marocain a adoré le temps partagé sous son autorité. « Ses séances étaient extraordinaires, on y prenait beaucoup de plaisir mais ce sont ses causeries qui marquent le plus. Il sait trouver les bons mots et on finit toujours par le croire. Il sait faire passer un message comme personne », s’extasie-t-il. Sa force de persuasion semble sans borne. « Je quittais Toulouse et je voulais jouer au haut niveau. Mais Régis a su me convaincre de venir à Rodez, en CFA2 ! », se souvient Nicolas Bayod, qui l’a rejoint quelques saisons plus tard à Nîmes. « Régis, il vit foot et il a su évoluer. Au début, comme sur le terrain, il était trop sanguin. Mais il est impossible de critiquer son investissement ou sa générosité », souffle le milieu de Clermont.
Weis : « Comme un deuxième père »
C’est à Rodez que Régis Brouard a pris les commandes de son premier vestiaire, en 2003, après une honnête carrière de joueur, beaucoup en L2, trois saisons en L1 (Montpellier, de 90 à 93). Michel Poisson, son président à Rodez aujourd’hui retraité, se souvient d’un « excellent tireur de coups-francs et un gagneur. Mais il se laissait parfois dépasser par son enthousiasme. » Avant son retrait des terrains, Régis Brouard travaillait au centre aéré de la capitale aveyronnaise en binôme avec un certain Frédéric Hantz, aujourd’hui entraîneur de Bastia. « Non seulement c’est devenu une passion pour eux de travailler avec les enfants, mais ça leur a surtout montré autre chose que le foot », analyse Michel Poisson, qui a envoyé un message jeudi matin à son ancien protégé : « ‘Peu importe le chemin, l’important est de suivre celui de son cœur.’ Ça lui va bien, il a toujours eu un côté spirituel. »
Ses joueurs, sous le charme, disent aussi à l’unisson le lien fort qui les unit à leur coach : « Une relation de confiance s’est établie. C’est un peu comme un deuxième père », ose sans fard le défenseur Frédéric Weis. David Fouquet, le préparateur physique, prend un peu plus de recul : « Il a amené sa rigueur, sa passion, son professionnalisme. Tout ça fait bon ménage. Et il a les résultats en plus. » Un dernier compliment de Hicham Rhoufir pourrait bien être le préféré de Régis Brouard, passionné mais néanmoins coquet : « J’adorais comment il prenait soin de lui, ses fringues. Je m’inspirais de ses tenues ! Il a vraiment la classe. » Et pas qu’en costard.
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Quevilly en Ligue Europa si…|||
Les joueurs de National sont assurés de disputer la C3 en cas de victoire sur Lyon le 14 avril au Stade de France. Ils peuvent aussi jouer l’Europe en cas de défaite mais à condition que l’OL termine 3e du championnat de L1. Ce ne serait pas une première : en 1996, Nîmes (National) avait découvert les soirées européennes de la C2 après un excellent parcours en Coupe de France (battu 2-1 en finale par l’AJA de Laurent Blanc, qui avait fait le doublé Coupe-championnat). L’UEFA accorde à la France trois places en Ligue Europa. La Coupe nationale est le 1er critère par ordre de priorité, le championnat (le 4e est qualifié) est le 2e et la Coupe de la Ligue (uniquement le vainqueur) est le 3e.