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Coulibaly, la Coupe au coeur

Issa dans les bras de son coach

Issa dans les bras de son coach - -

Le gardien de l’US Quevilly, Issa Coulibaly, ne joue qu’en Coupe de France. Alors l’un des rares joueurs du club à travailler profite de chaque seconde de la fabuleuse épopée des Normands.

Samedi, au stade Lozai de Quevilly, pour le choc face à Martigues, il reprendra sa place habituelle, sur le banc. Issa Coulibaly ne s’est jamais plaint d’un statut qui lui offre en exclusivité les matches de Coupe de France. C’est en toute logique qu’il devrait garder les buts normands au Stade de France le 28 avril face à Lyon. Mais pour l’instant, Issa savoure. D’autant que, dans sa grande mansuétude, son employeur, une grande enseigne commerciale, lui a offert son après-midi. « C’est sympa de sa part », sourit-il au milieu de collègues enthousiastes.

Malgré la nuit agitée, les efforts, les excès, Issa Coulibaly est tout sourire, serre les mains sans se lasser, répond autant que possible à son téléphone qui n’arrête pas de vibrer. « J’avais reçu beaucoup de messages pour la naissance de ma fille en juillet. Mais là, c’est beaucoup, beaucoup plus ! », dit ce gardien de 28 ans formé au Havre, où il a côtoyé de futurs internationaux, Steve Mandanda, Anthony Le Tallec, Florent Sinama-Pongolle ou Lassana Diarra. « Je crois que Steve est le seul à avoir joué une finale de Coupe de France », glisse-t-il, malicieux.

Un emploi du temps aménagé

Issa n’est pas du genre jaloux. Ni de la carrière de ses anciens partenaires de formation au HAC, ni de Yassine El Kharroubi, le gardien titulaire de l’USQ en National. Lui a connu une trajectoire sinusoïdale, avec des passages en DHR ou en PH avant d’arriver à Quevilly l’été dernier. Deux saisons déjà qu’il est une doublure respectée. « C’est mon destin, relativise-t-il. Et là, je vais jouer une finale de Coupe de France ! » 

Ils ne sont que deux ou trois à travailler et tous ont quand même un emploi du temps aménagé, qui leur permet d’aller s’entraîner le matin. « Je trouve ça bien qu’il puisse concilier la tête et les jambes, explique Julien, responsable communication de sa société. On est venus à sept bus à Caen ! » Pendant que ses collègues s’agglutinent autour du héros, son téléphone n’en finit pas de sonner. Un message l’a touché particulièrement, celui envoyé par son cousin Souleymane Diawara. Le défenseur de l’OM pourra peut-être lui parler du Stade de France. Parce qu’Issa ne l’a jamais visité, pas même en spectateur. 

Silvère Beau avec Nicolas Jamain