Coupe de France : cinq choses à savoir sur le Petit Poucet, l’US Lusitanos Saint-Maur

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Un club à l’identité portugaise
Une croix d’azur blanche sur un bouclier vert et rouge. Le logo de l’US Lusitanos Saint-Maur rappelle le Portugal. Et c’est tout sauf un hasard. Le club du Val du Marne a été fondé en 1966 (sous le nom de l’Uniao Desportiva os Lusitanos) par un groupe d’immigrés lusitaniens venus travailler dans une usine de Saint-Maur-des-Fossés. A une époque où de nombreux portugais fuyaient l’Estado Novo (Etat Nouveau) imposé par le dictateur Antonio de Oliveira Salazar, la bande d’amis, emmenée par José Lebre, a d’abord créé une petite structure pour les membres de la communauté. Au fil des années, le club a gravi les échelons et pris de l’ampleur en Ile-de-France. Avant d’ouvrir ses portes aux « étrangers ». Un demi-siècle après sa création, l’US Lusitanos Saint-Maur compte encore huit joueurs portugais dans son effectif, dont le capitaine Gilberto Pereira Cardoso. Ainsi que l’entraîneur Aderito Moreira et le président Artur Machado. Histoire de ne pas oublier ses racines.
Le Petit Poucet officiel des 32es
Les Lusitanos ne sont pas la seule équipe de Division d’Honneur qualifiée pour les 32es de finale de la Coupe de France. Ils sont quatre autres, Bobigny, le Club Franciscain, Saint-Omer et Pagny-sur-Moselle, à être en lice ce week-end. Mais la formation du 94 a été désignée « Petit Poucet officiel » par la FFF, en partenariat avec le PMU. Un statut décerné grâce à un certain nombre de critères, dont le parcours dans la compétition, les résultats dans les précédentes éditions et l’écart de niveau avec l’adversaire, en l’occurrence le Stade de Reims, 9e de Ligue 1. Un tifo géant sera déployé avant la rencontre pour marquer le coup. Sacré champion d’automne la semaine passée en DH, Saint-Maur a créé l’exploit mi-novembre en s’imposant 4-3 sur le terrain de Créteil-Lusitanos (Ligue 2) lors du 7e tour de cette Coupe de France. Puis c’est l’AS Moulins, pensionnaire de CFA 2, qui est tombé dans la foulée (3-1, ap). Mais son plus gros fait d’armes remonte à 2002, quand le club de la banlieue parisienne avait battu Bordeaux en 16es de finale, avant de céder à La Meinau contre Strasbourg.
Une équipe couvée par Valdo
Il a œuvré durant trois ans pour remettre Saint-Maur sur les rails du succès. Intronisé au poste de directeur sportif à l’été 2011, Valdo Cândido de Oliveira Filho, l’ancien meneur de jeu du PSG, a occupé sa fonction avec un grand professionnalisme. Débarqué dans le Val-de-Marne pour aider son ami Arturo Machado, le Brésilien, qui a séjourné dans un hôtel standard de la ville, a pris sa mission à cœur et fait venir plusieurs de ses compatriotes pour renforcer l’équipe. Après avoir rêvé de Ligue 2, l’ancien joueur de la Seleçao a mis fin à son contrat il y a deux mois pour se concentrer sur ses activités de consultant, en France et au Portugal. Mais il continue de suivre de près l’évolution de ses anciens protégés.
Les Lusitanos, de Saint-Maur à Créteil
Il existe aujourd’hui l’US Lusitanos Saint-Maur et Créteil-Lusitanos. Deux clubs distants de quelques kilomètres, reliés par un terme désignant les habitants de l’ouest de la péninsule ibérique mais surtout par un homme, Armand Lopes. Arrivé en France au début des années 1960, le natif de Leiria a pris la tête de Saint-Maur dix ans plus tard. Grâce à sa société de BTP, il a financé le développement du club, jusqu’à lui ouvrir les portes du National. Mais l’idylle a pris fin en 2002. Cette année-là, Lopes, également à la tête de Radio Alfa (une station qui s’adresse à la communauté portugaise), tente de fusionner l’US Saint-Maur Lusitanos avec l’US Créteil, installée en Ligue 2, pour en faire le deuxième grand club d’Ile-de-France derrière le PSG. Mais aucun des deux camps ne valide le projet. Le chef d’entreprise portugais, par ailleurs socio du Benfica Lisbonne, décide alors de quitter Saint-Maur pour prendre la présidence de l’US Créteil, qu’il rebaptise Créteil-Lusitanos. Un départ qui entrainera la rétrogradation de Saint-Maur en DSR, quatre étages plus bas.
Pas un club pro, mais presque
Avec sa piste d’athlétisme vieillissante et sa tribune de 3 500 places, le stade Adolphe-Chéron ne fait pas franchement rêver. Mais l’enceinte ne reflète pas exactement le standing de l’US Lusitanos Saint-Maur. Fort de son passé en National, le club bénéficie d’installations plutôt haut de gamme pour le monde amateur. Les joueurs d’Aderito Moreira disposent notamment d’un joli synthétique, parfaitement éclairé, pour leurs séances d’entraînement. Avant de défier le Stade de Reims, samedi à 15h15 à Duvauchelle (Créteil), les Lusitanos vont avoir droit à une mise au vert à Enghien-les-Bains. Un lieu prisé du Val d'Oise où l’équipe de France a ses habitudes et où le Portugal de Cristiano Ronaldo était descendu en octobre dernier. Le PMU leur mettra même à disposition l’hippodrome de la ville pour préparer au mieux ce grand rendez-vous. Comme les pros.