Coupe de France: l'avocat des supportrices lyonnaises agressées dénonce "le traitement lacunaire de cette affaire par le parquet"

La scène se déroule le 25 mai dernier. Ce soir-là, deux jeunes femmes sont prises à partie au Groupama Stadium, où elles assistent à la retransmission sur écran géant de la finale de la Coupe de France entre Lyon et le PSG (1-2).
Selon plusieurs témoignages, ainsi qu'une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, elles sont molestées lors des célébrations du but lyonnais par un individu présent au premier rang au milieu du public. S'ensuit une cascade de réactions, notamment de la part de l’OL. Dans un communiqué, le club explique qu'il condamne "fermement" ces violences et "apporte tout son soutien aux victimes", assurant vouloir les accompagner "dans leur plainte en se constituant partie civile à leurs côtés". "Ces comportements inacceptables et choquants n'ont pas leur place" à l'OL, est-il précisé.
Six mois plus tard, l’avocat des victimes, Me Tammouz Al Douri, a décidé de prendre la parole mercredi pour dénoncer "le traitement lacunaire de cette affaire par le Parquet". "Le 25/05/2024, Anissa et Karima (pseudonymes des victimes, ndlr) ont subi une violente agression raciste et sexiste lors de la retransmission du match OL-Paris dans la fan zone du Groupama Stadium. Un extrait vidéo de l’OL TV dans lequel on voit l’auteur principal porter une dizaine de coups de coude à mes clientes pendant la célébration du but de l’OL avait circulé sur les réseaux sociaux", précise-t-il en préambule.
"Dans les premières minutes de la vidéo, avant la célébration, on voit l’auteur des coups faire des saluts nazis, un geste susceptible de caractériser le délit d’apologie de crime contre l’humanité. On y voit également l’un de ses proches faire des doigts d’honneur puis faire mine de donner des coups de coude et d’arracher le foulard islamique de Karima, démontrant le caractère prémédité des violences exécutées durant la célébration", développe-t-il.
Une audience prévue le 4 décembre
"Après ré-étude du dossier, le Parquet a finalement fait le choix de poursuivre l’auteur principal mais seulement pour les coups portés à l’encontre d’Anissa (pseudonyme d’une des victimes, ndlr). En l’état, il ne devra pas rendre de compte pour les saluts nazis, ni pour les coups portés à Karima (pseudonyme de l’autre victime, ndlr). N’ayant pas été placé sous contrôle judiciaire malgré la demande du parquet, il est libre de se rendre au stade dans l’attente de son audience. Son complice, quant à lui, n’est même pas poursuivi", déplore Me Tammouz Al Douri.
Et d’ajouter dans ce communiqué: "J’ai donc demandé au Procureur d’élargir ses poursuites à l’encontre de l’auteur pour les coups portés à Karima et pour les saluts nazis ; et à l’encontre de son complice pour les gestes qui ont précédé les coups. En l’absence de modification des poursuites, je demanderai lors de l’audience qui doit se tenir le 4 décembre prochain le renvoi de l’affaire afin que nous puissions nous même faire citer les auteurs des faits devant le Tribunal et qu’ils y répondent de l’ensemble de leurs actes."