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Coupe de France: "Nissa en finala", la ville en rouge et noir

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Dans l’attente depuis 25 ans d’ajouter un nouveau titre dans son armoire à trophées surtout garnies dans les années 1950, l’OGC Nice peut compter sur le soutien d’une ville qui s’est habillée, depuis quelques jours, aux couleurs du club.  

"En rouge et noir, j’afficherai mon cœur", les paroles de Jeanne Mas font écho au décorum mis en place dans la cité azuréenne ces derniers jours. "Nissa en finala" (Nice en finale en nissart) le message est visible un peu partout: banderoles de plusieurs mètres sur la devanture de la Chambre de Commerce, panneaux publicitaires, la ville de Nice s’est vêtue de ses plus belles couleurs à l’approche d’un rendez-vous tant attendu.  

Un réel engouement  

Sur la Promenade des Anglais, un groupe d’amis tente de vendre des drapeaux à l’effigie du club. "Il faut y aller c’est bientôt la finale !" scande l’un deux. Sous le soleil niçois, à l’heure des vacances scolaires faisant venir quelques touristes, les badauds s’asseyent, pour certains, non pas sur les célèbres chaises bleues mais sur d’identiques, peintes en rouge et noir et frappées de l’aigle.

Face à la Méditerranée, le restaurant du Quai des Anges a lui aussi apporté son soutien visuel tandis qu’en remontant vers le château, sur Rauba Capeu, la structure #ILoveNice, toujours autant photographiée, s’est, elle aussi, fait une couleur. "Où qu’on aille dans Nice on commence à avoir nos couleurs encore plus affichées que d’habitude" se félicite Anthony, patron de l’Escalinada dans le Vieux-Nice, un restaurant de spécialités niçoises bien connu des locaux. Après avoir rappelé que chez lui, ses chaises sont en rouge et noir toute l’année, le fidèle supporteur de l’OGC Nice avoue: "La finale est dans toutes les bouches. Au restaurant, c’est le sujet principal des conversations. On parle toujours du championnat car on est encore bien placé mais la Coupe de France occupe tous les esprits."

À chaque coin de rue, dans les commerces, des affiches sont placardées. "Coun" en est l’auteur. Illustrateur, il s’est vu confié cette mission par son club de cœur sans pour autant s’attendre à un tel succès. "Les gens sont un peu interloqués, surpris de voir les affiches un peu partout. Ils vont à la boutique en chercher, il y en a déjà plus de 40 000 de parties et ils en refont encore, c’est assez impressionnant", s’enthousiasme ce défenseur de la culture niçoise qui a décliné ses affiches en t-shirts. "Ça touche tout le monde et même les grand-mères ou mères de famille, ça donne une image familiale du foot ce qui est en train de se perdre actuellement avec tous les problèmes qu’il y avec les supporteurs." 

Après un tour dans la boutique officielle de l’OGC Nice sur une place Masséna faisant flotter les drapeaux du club autour de la statue d’Apollon, Jean-Jacques en sort un sac bien chargé à la main. "J’ai pris les maillots Nissa en finala, des drapeaux, des écharpes, la panoplie complète, raconte-t-il fièrement L’excitation est présente depuis la qualification en demie, on entend parler que de ça, il y a des drapeaux de partout, il y a une vraie effervescence."

25 ans de disette  

Dans la tête des plus anciens, le dernier titre glané aux tirs au buts face à Guingamp un soir de 1997 au Parc des Princes "C’était l’année de mes 20 ans" se souvient Anthony de l’Escalinada "Cette année, je serai avec mon fils qui est aussi sur l’année de ses 20 ans, en étant un peu superstitieux on peut espérer la même issue que pour moi." Sandrine était elle aussi à Paris pour voir s’écrire la dernière ligne du palmarès niçois "On a vécu ce moment avec mon mari, on était tout jeune", raconte-t-elle presque les larmes aux yeux. "Le plus beau des cadeaux sera de pouvoir partager ça en famille avec nos enfants, notre genre, notre petit-fils, 25 ans plus tard."

L’émotion, "Coun" l’a aussi connu en 2006 pour la dernière finale de "Lou Gym" en Coupe de la Ligue face à Nancy: "C’était moins important mais on n’avait rien d’autre à se mettre sous la dent, on était redescendu le moral dans les chaussettes. Cette saison, on a battu Paris, Marseille, on a un super parcours. Je sais que si on gagne la ville sera en feu. Les 20 000 places réservées aux niçois ont été vendues en un rien de temps, on a vraiment une ville de foot."

Sandrine poursuit avec confiance: "On a du mal à y croire mais on y est, c’est un rêve depuis 25 ans. Jusqu’à présent, on avait peut-être des entraîneurs qui jouaient moins les coupes et plus le championnat, là on un entraîneur qui joue tout à fond donc c’est immense. Cette année je pense que la coupe est pour nous." Si les plus chanceux seront à Paris, d’autres suivront la finale sur un écran géant placé sur la Promenade du Paillon dans le centre de la ville pouvant accueillir près de 10 000 personnes. Toutes prêtes à exulter avant de vivre un dimanche de célébration que pour le moment, les fans niçois ne préfèrent pas évoquer.  

Clément Brossard