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Coupe de France : pourquoi les gros clubs français sont désavantagés par rapport à leurs collègues européens

Coupe de France

Coupe de France - AFP

Les 32es de finale de la Coupe de France débutent ce vendredi. Un rituel craint par les clubs de Ligue 1, qui tombent parfois dans les pièges tendus par les clubs amateurs en ce début d’année. Et une formule de compétition qui ne favorise pas les clubs pros, contrairement aux formats utilisés dans les autres grands championnats européens.

En manque de football, nous, spectateurs, attendons fébrilement la reprise en ce début d’année. Les joueurs de Ligue 1 peut-être un peu moins. Car l’année civile débute invariablement en France par les 32es de finale de la Coupe de France et ses déplacements parfois hasardeux chez des équipes de National, CFA ou encore CFA 2. Les équipes pros tombent régulièrement lors de ces premiers tours en France. C’est moins le cas en Europe et pas seulement car les clubs de Liga, Premier League ou encore Serie A sont plus concernés par leurs coupes nationales que les clubs français. Il y a des raisons à cela. Elles tiennent en des formats de compétitions moins désavantageux. Explications.

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Espagne : Coupe du Roi

- La formule

Première différence avec la France, la compétition n’est pas ouverte à tous les clubs amateurs espagnols. Seules les équipes de Liga, Segunda A, Segunda B et les champions de Tercera Division (équivalent de la CFA) y participent.

A partir des 32es de finale, qui marquent l’entrée en lice des équipes de Liga, et jusqu’aux demi-finales, les rencontres sont disputées sous forme de matchs aller-retour, offrant plus de possibilités de se reprendre aux clubs de l’élite. La Coupe du Roi acte aussi la reprise de l’année civile en football, mais au stade des 8es de finale.

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- Quand le format a sauvé un grand d’Espagne

Exemple récent d'un club ayant bénéficié de cette formule plus souple pour les grandes équipes : le Barça. Lors de l’édition actuelle de la Coupe du Roi, le Barça est accroché par Hercules (1-1) en 16e de finale aller. Au retour, les Catalans passent un 7-0 au club de 3e division au Camp Nou. En France, les Blaugrana auraient dû disputer une hasardeuse prolongation.

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Angleterre : FA Cup

- La formule

Comme en Espagne, l’accès à cette compétition est restreint. Mais l’écrémage est moins important. Une élite élargie est ainsi conviée en FA Cup avec les équipes des quatre premières divisions et des équipes des divisions non-leagues (des clubs amateurs) issues de tours préliminaires. Moins de 1 000 clubs sont concernés par la compétition, contre régulièrement plus de 7 000 en France.

Concernant les rencontres elles-mêmes, il n’y a pas d’inversion de terrain en fonction d’un écart entre divisions et elles sont régies par le système du "replay". Un match nul dans le temps réglementaire occasionne un nouvel affrontement sur le terrain de celui qui s’était déplacé en premier. Mais cette fois, avec possibilité de prolongation et de tirs au but. Jusque dans les années 90, les replays pouvaient se répéter à plusieurs reprises.

L’entrée en lice des clubs de Premier League a lieu en début d’année, au 3e tour, mais contrairement aux clubs français, ceux-ci n’ont pas coupé durant les fêtes et ne rencontrent pas de problème de rythme.

- Quand le format a sauvé un grand d’Angleterre

Saison 2014-2015, Manchester United bute sur la défense de Cambridge United (0-0), modeste formation de quatrième division, malgré les Falcao ou Di Maria. Le replay à Old Trafford sera plus simple pour les Mancuniens, qui passeront trois buts à Cambridge (3-0) grâce à Mata, Rojo et Wilson.

Italie : Coupe d’Italie

- La formule

Là encore, tout le monde ne peut pas y participer. Seules les équipes des quatre premières divisions sont acceptées. Et huit clubs de Serie A ont même le privilège de débuter seulement à partir des 8es de finale. Petite finesse ensuite, seules les demi-finales se disputent sous forme de matchs aller-retour.

Forcément, quand on ne joue quasiment qu’entre pros, les surprises sont minimes. Pas illogique donc de retrouver seulement seize vainqueurs différents dans l’histoire de la Coupe d’Italie, dont onze titres pour la Juve.

Allemagne : DFB-Pokal

- La formule

La Coupe d’Allemagne se joue à 64 équipes. Les 36 formations de Bundesliga et de Bundesliga 2 plus les quatre vainqueurs des championnats de troisième division. Les dernières places sont prises par les vainqueurs de coupes régionales. Les rencontres se disputent ensuite avec le même format qu’en France, sur un match sec avec possibilité de prolongation et de tirs au but.

Hormis l’accès restreint à la compétition, la formule se rapprochant de la Coupe de France, les surprises sont présentes. Il suffit de se pencher sur le dernier tour en date, les 16es de finale, pour trouver trace d’un club de l’élite, Darmstadt, sorti par une équipe amateur, le FC Walldorf (D4).