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Dennis Appiah: "Quand Antoine Kombouaré dit un truc, tu le fais, sinon tu prends!"

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Il y a un an, le FC Nantes se battait pour ne pas descendre en Ligue 2. Aujourd’hui, l’octuple champion de France, 7e de L1 à seulement 4 points de la 4e place après 26 journées, est à 90 minutes d’une finale de la Coupe de France. Ce mercredi soir (21h15), les Canaris affrontent Monaco pour un billet pour le Stade de France. Dennis Appiah explique les dessous de ce redressement aussi rapide qu’inattendu.

Dennis Appiah, en février 2021, Domenech est licencié et le FC Nantes est au bord du gouffre. Qu’est-ce qui a fait que le club s’est redressé de manière aussi spectaculaire?

Cela avait commencé déjà l’année dernière quand on avait par exemple enchaîné les quatre victoires d’affilée (34e, 35e, 36e et 37e journées de la saison 2020-2021). Je ne l’explique pas vraiment… C’est la confiance qui revient avec ces succès. On n’était pas bons mais on n’avait pas des mauvais joueurs. On a retrouvé de l’audace aussi, on a osé beaucoup de plus de choses et c’est toujours le cas maintenant. Avec la confiance, on voit que ça marche et maintenant, on a soif de victoires.  

Le grand bonhomme, c’est Antoine Kombouaré. C’est lui qui vous a infusé cette confiance? 

Avec son staff, le coach a trouvé les mots pour qu’on croit en nous. On ne croyait plus à ce qu’on faisait avant son arrivée et on faisait tout mal… On a réussi à avoir une seule idée et à croire à ce qu’on faisait. 

Il a apporté beaucoup de discipline à un groupe en autogestion, notamment avec Raymond Domenech... 

Disons qu’on avait un trop gros cadre avant et à son arrivée, il a un peu plus resserré. Tout le monde a adhéré. Il a mis un cadre en place. On a adhéré car ça ne marchait pas avant donc il fallait changer les choses. On a commencé à gagner des matchs… 

La jeunesse du groupe imposait ce cadre strict? 

Oui, quand on est jeunes, on a besoin de ce cadre. La jeunesse, ça amène de la folie, de la fougue, et ça, il faut le canaliser. 

Antoine Kombouaré a-t-il finalement joué le rôle de père fouettard? 

Quand il dit un truc, tu le fais, sinon tu prends… Il ne fouette pas. Il ne s’énerve pas. Il n’a pas besoin de gueuler tout le temps. Il fixe des règles et si quelqu’un les transgresse, il est sanctionné. Ce que j’aime chez lui, c’est que tu peux t’embrouiller avec lui, mais il passe à autre chose après. Il n’est pas rancunier du tout. C’est une vraie force. Dans le milieu du foot, je n’en ai pas rencontré beaucoup des comme lui… 

Beaucoup de joueurs disent aussi qu’ils ne voulaient pas revivre ce qu’ils ont vécu la saison dernière… 

Oui, quand on est revenus cet été, on s’est tous dit: "On ne veut plus revivre ça!" Il y a eu cette peur de revivre ça. Et la peur, ça apporte beaucoup de bonnes choses. On est plus concentrés, plus sérieux. Personne ne se reconnaissait l’été dernier pendant la trêve dans cette saison-là. Moi, le premier, j’ai beaucoup réfléchi. On s’est tous dit que ce n’était pas la carrière qu’on voulait et l’image qu’on voulait montrer de nous. On pend beaucoup plus de plaisir cette saison. Il y a moins d’animosités et de tensions.  

Sentez-vous l’engouement monter à Nantes? 

Cela a commencé il y a un petit moment. Déjà un peu depuis le début de la saison. Le gros déclic a été le match de Lens. On est menés 0-2 et on gagne 3-2. Le stade a explosé. Contre Bastia aussi en Coupe de France. Paris, c’était quelque chose de fou évidemment. Les gens qui sont venus me voir sur ce match m’ont dit que longtemps encore après ils avaient de l’adrénaline. C’est quelque chose fort quand on te dit ça. On était super heureux de les rendre heureux.

Il doit y avoir une envie folle de ramener 30.000 Nantais au Stade de France maintenant? 

Oui, pourtant, quand on commence cette Coupe de France, on n’y pense pas forcément. Le coach nous dit à chaque match depuis le début de la compétition qu’on est à tant de matchs du Stade de France… On est tout à fait capables de renverser cette montagne (Monaco) et de ramener tous nos supporters à Paris… On a envie de faire quelque chose de grand. Et je peux me tromper, mais nos grands joueurs sur les gros matchs, ils répondent souvent présents!

David Phelippeau