RMC Sport

L’US Quevilly remonte le temps

L'entraîneur de l'US Quevilly et ses joueurs ont reçu la visite la semaine dernière de leurs aînés, demi-finalistes de la Coupe de France en 1968.

L'entraîneur de l'US Quevilly et ses joueurs ont reçu la visite la semaine dernière de leurs aînés, demi-finalistes de la Coupe de France en 1968. - -

Avant la demi-finale de ce mercredi soir face au PSG à Caen (20h45), le petit club normand de CFA a reçu la visite de ses glorieux aînés, demi-finalistes en 1968. Rencontres.

Il fait grand soleil sur le terrain d’entraînement de Grand Couronnes, petite commune proche de Rouen où s’entraînent les amateurs de l’US Quevilly. Les héros de la Coupe de France préparent la venue du PSG à Caen mercredi soir en demi-finale. Nous sommes à J-8. L’atmosphère est détendue. C’est une journée un peu spéciale pour l’équipe de CFA. Les joueurs normands ont de la visite. Celle de sept anciens joueurs quevillais qui, comme eux, ont réussi l’incroyable exploit d’atteindre les demi-finales de la Coupe de France. C’était en 1968. Au Parc des Princes, l’USQ s’était inclinée aux portes de la finale face à Bordeaux après prolongation (2-1). Une autre époque.
« On passe le témoin », sourit Daniel Horlaville, 64 ans, ancien buteur de l’USQ et seul joueur amateur à avoir joué en équipe de France A. « Au début, il ne me croyait pas », soupire-t-il presque vexé en apostrophant Abdel Majide Ouahbi, 30 ans, attaquant des Jaune et Noir. Horlaville poursuit : « Au fait, j’étais au tirage au sort ! C’est grâce à vous, car sinon on ne parle plus de nous ! »

« Les anciens sont fiers de nous »

Entre les "anciens" et les "jeunes", la complicité est presque immédiate. Le foot amateur rapproche. « Les anciens ne sont pas aigris, ils nous encouragent à aller plus loin qu’eux, assure Grégory Beaugrard, défenseur et capitaine de l’USQ. Ils sont fiers de nous. »
Les joueurs de Régis Brouard aussi peuvent être fiers de leurs glorieux aînés. Surtout quand ces derniers improvisent une séance de jongles. « Je vous ai regardés, apparemment, ça va encore », se marre Beaugrard avant de redevenir sérieux. « Nos deux époques ne sont pas comparables. Eux, ils allaient s’entraîner tôt le matin avant d’aller au travail. Nous, on vit presque tous du foot. On a l’impression d’être des privilégiés par rapport à eux. »
La séance d’entraînement touche à sa fin. Les joueurs prennent la pause devant les photographes pour immortaliser ce passage de témoin. Le PSG est au cœur de toutes les conversations. Jacky Stamm, ancien ailier droit quevillais, est au taquet : « Oubliez que c’est Paris, oubliez les noms, dit-il à Cédric Vanoukia, l’arrière droit normand. Ce n’est plus le Makelele d’il y a quelques années ! Faites courir la balle ! » Mercredi soir, les sept sexagénaires seront dans les tribunes du stade Michel-D’Ornano. « Ça va passer, promet Daniel Horlaville. Je ne suis allé qu’une seule fois au Stade de France et j’ai envie d’y retourner. La vie est courte. »

Aurélien Brossier