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Le rêve déçu de Lozano

Ladislas Lozano

Ladislas Lozano - -

Entraîneur de Calais en 2000, lorsque l’équipe de CFA avait atteint la finale de la Coupe de France contre Nantes, Ladislas Lozano rêvait d’une grande carrière d’entraîneur. Il a déchanté. Une leçon à retenir alors que Quevilly se mesurera à Lyon samedi.

Régis Brouard est prévenu. Digérer une épopée en Coupe de France, quand on est entraîneur d’une équipe amateur, n’est pas une sinécure. Il y a douze ans, Ladislas Lozano, coach de Calais, formation alors en CFA, atteint la finale (défaite 2-1 contre Nantes). Mais les lendemains de gloire sont difficiles. Et la gueule de bois dure à encaisser. « La Coupe de France m’a fait beaucoup de bien mais aussi beaucoup de mal, soupire l’homme âgé aujourd’hui de 59 ans. Tout se paye. J’ai dit certaines choses. Je les ai payées le prix fort. »

A l’époque, le technicien s’imagine une carrière dans un club professionnel. Mais son discours à la fois ambitieux et vindicatif passe mal. Surtout à Calais. Entre le Wydad Casablanca (Maroc), Al Rayyan (Qatar), Créteil ou Reims, ses nombreuses et courtes expériences ne ressemblent en rien à ce que Lodzano avait imaginé : « Si on veut accéder au milieu professionnel, la Coupe de France est une belle passerelle pour le football amateur, mais dans les faits, ça n’existe pas », soupire-t-il.

Il envoie 150 CV et reçoit 14 réponses

Douze ans après, l’homme vit près de Toulouse. Il entraîne la réserve du petit club de Castanet-Tolosan, qui évolue en Promotion d'honneur, l'équivalent de la 10e Division. Il confie gagner 450 euros par mois mais « ne se plaint pas. » Il y a deux ans, il avait adressé 150 lettres personnalisées aux présidents de clubs de L1, L2, National et certains de CFA, pour proposer ses services. Résultat : 14 réponses, toutes négatives. Et seulement deux coups de téléphone, de Carlo Molinari, président de Metz et du président de Moulins (CFA).

Samedi, il regardera évidemment l’US Quevilly. A-t-il un conseil pour Régis Brouard, le coach de l’USQ ? « Il m’avait appelé il y a deux ans quand Quevilly avait déjà effectué un beau parcours en Coupe de France (demi-finale, ndlr). Je lui avais dit que je n’avais pas de conseil à lui donner. Mais je lui souhaite le meilleur, bien sûr. Et qu’il fasse attention à ses propos dans la presse. S’ils sont mal interprétés, il en subira les conséquences. » Lozano sait de quoi il parle.

Aurélien Brossier avec Wilfried Templier