Quevilly a trouvé la formule

L'entraîneur rennais s'est fait voler la vedette, mardi, par son homologue de Quevilly, Régis Brouard. - -
Mardi soir, Régis Brouard n’était pas au bord de la pelouse. Exclu en Coupe de France, le 23 janvier dernier face à Angers, l’entraîneur de l’US Quevilly purgeait, en tribune de presse, son troisième match de suspension. « Ce n’était pas facile à vivre, reconnaît-il. Mais quand le match se termine comme ça, on ne peut être qu’heureux. » Surtout quand l’exploit en question, une victoire (1-0) sur Rennes en 8e de finale de Coupe de France, est aussi un peu le sien. Arrivé à Quevilly en 2008 grâce l’entremise de Jean-François Fortin, le président de Caen, Régis Brouard a insufflé son esprit à son nouveau club. « J’ai des ambitions, assène-t-il. Le monde professionnel me manque. J’ai été éduqué là-dedans. Quand on est amateur, il n’y a que la Coupe de France qui peut vous mettre à la lumière. »
Cet ancien Pro à Montpellier (1990-93), Niort (1994-96), Red Star (1996-97), Caen (1997-99), Nîmes (1999-2001) et Cannes (2001-03) a rapidement apporté sa rigueur et sa détermination. « On se comporte comme une vraie structure pro, précise-t-il. On s’entraîne tous les jours, avec deux séances le mardi. » Malgré l’emploi du temps chargé de certains joueurs qui doivent jongler entre football et vie professionnelle, le groupe adhère aux méthodes du coach. « Je viens de signer mon contrat de stagiaire-manager au Leclerc du président, glisse l’attaquant Yannick Passape. Avant, je faisais des allers-retours Caen et Rouen. Maintenant, j’arrive à m’entraîner normalement avec les autres. »
« Tout ce que l’on avait prévu s’est déroulé »
Et le travail finit toujours par payer ! « Face à Rennes, on enchaînait notre troisième match en six jours, souligne Brouard. Mais on avait mis des choses en place. Tout s’est bien passé. Notre qualification est méritée. » Héros-buteur de la soirée, Grégory Beaugrard confirme que le scénario du match était écrit à l’avance. « Ce qui nous a permis de les battre, c’est une vraie discipline collective, explique le défenseur normand. On avait mis en place un plan de jeu. Tout ce que l’on avait prévu s’est déroulé. »
Qualifié pour les quarts de finale, l’US Quevilly marche désormais sur les traces de ses devancières, finalistes de la Coupe en 1927 face à Marseille (0-3) et demi-finalistes en 1968 contre Bordeaux (1-2, ap). « Mardi à Rouen, la communion avec le public a été magnifique, lâche le défenseur Frédéric Weiss. On a l’habitude de jouer devant 300 personnes alors là 10 000 ! Je ne réalise pas encore. On n’est plus qu’à deux matches du Stade de France. Maintenant qu’on y a pris goût… » Ce n’est pas Régis Brouard qui va brider l’ambition de ses joueurs.