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Reims, c’est de nouveau champagne

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Le double-finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions (1956, 1959) renoue avec la lumière le temps d’un quart de finale de Coupe de France contre Nice (20h30). Les plus anciens se remettent à rêver.

Jean-Pierre Caillot n’avait pas prévu le coup. Alors que son équipe affronte Nice ce mardi (20h30), en quart de finale de la Coupe de France, le président rémois est en Uruguay. Des vacances prévues de longue date et qu’il n’a pas pu repousser pour l’occasion. « Mais il est remonté comme une pendule ! », s’amuse un membre du club.

Ceux qui sont restés dans la Cité des Rois le sont tout autant. Les 20.000 places du stade Auguste-Delaune pour cette rencontre, qui détourne le temps d’un match l’ancien club de Kopa, Fontaine et Piantoni des terrains taciturnes de la Ligue 2, ont d’ailleurs trouvé preneur.
« Il y a de la nostalgie, avoue Achi, supporter du club et patron du bar Le Patio, à quelques minutes du stade. Les gens étaient très nombreux à attendre ce moment-là. Le stade sera plein, avec une super ambiance. Ça va me rappeler des souvenirs. »

A l’image d’un club comme Saint-Etienne, le Stade de Reims ne peut pas échapper aux références à ses grandes années. « On en reparle à chaque fois qu’il y un beau parcours en Coupe, s’amuse Olivier Létang, le directeur général du club. C’était déjà le cas pour le quart de finale il y a dix ans (défaite 1-0 face à Amiens, le finaliste, ndlr) ou la demi-finale de Coupe de la Ligue il y a quatre ans (défaite 2-1 contre les Girondins, futurs vainqueurs, ndlr). »

Kopa : « Tout est possible »

Les joueurs, eux, ne savent pas grand-chose des six titres de champion de France (entre 1949 et 1962) et des deux finales de Coupe d’Europe des clubs champions (1956 et 1959) de leurs glorieux anciens. « Ils ont fait de très belles choses, mais le temps a passé, estime Cédric Fauré. Aujourd’hui, le club est en reconstruction. C’est un peu loin. La plupart des joueurs ne l’ont pas vécu (sic). Notre quotidien, c’est la Ligue 2 et la Coupe de France n’est qu’un bonus. »

Alex Barbier est un peu plus prolixe. Le défenseur est même capable de citer les noms de quelques anciens : « A l’époque, il y avait Piantoni, Just Fontaine. Et puis Kopa, évidemment. » La Ballon d’Or 1958, symbole du club champenois, qu’il a mené vers sa première finale de Coupe d’Europe en 1956, est aujourd’hui président d’honneur. Et il ne rate jamais un grand match. « Tout est possible, estime-t-il. Surtout quand on voit ce qu’ils ont fait contre Rennes (4-3). Mais on ne souhaite qu’une chose, c’est se maintenir en deuxième division. Quitte à perdre en Coupe de France. »

Les supporters préfèrent ne pas y penser. « On veut revivre ce qu’on a vécu auparavant, avec de grands matches, de grands joueurs et un stade mythique, lâche Patrick, supporter depuis cinquante ans. Le passé, je l’ai. Le frémissement aussi. » Au fond de sa chambre d’hôtel uruguayenne, devant l’écran de son ordinateur, sur lequel un site internet retransmettra la rencontre, nul doute que Jean-Pierre Caillot frémira lui-aussi.