Rennes veut rafraîchir l’histoire

Romain Danzé - -
Quarante ans, ça commence à faire long, très long. Depuis 1971, Rennes n’a plus remporté le moindre trophée majeur, ce qui relègue derechef au second plan son titre de champion de France de Deuxième Division, acquis en 1983. Forcément, la Coupe de France, encore plus palpable au stade des demi-finales, apparait comme le palliatif rêvé, le chainon manquant, LE prix après lequel court le club breton depuis des lustres. « La moindre personne qui s’intéresse au football nous en parle, confie le capitaine Romain Danzé. Les gens ne nous parlent pas de Lyon ou d’Evian. Ils évoquent tous la Coupe, Quevilly et le Stade de France. » Ce Stade que Rennes a foulé en 2009. Une pelouse sur laquelle les Rouge et Noir ont subi une véritable humiliation, en finale de la Coupe, contre Guingamp (1-2), pensionnaire alors de Ligue 2, lors d’une finale que tous promettaient largement aux Rennais.
« C’était une très grosse déception, se souvient Danzé. Ce qu’on a vécu, c’était quelque chose de fou mais ça aurait pu l’être encore plus. On ne se rend peut-être pas compte du soutien que Rennes a en championnat mais en Coupe de France, on voit bien qu’il y a toute une ville derrière nous. » Tout un public las de voir son équipe truster les places d’honneur, flirter avec le podium mais ne jamais être récompensé à la fin. A l’image de l’actionnaire principal du club, François Pinault, en visite au centre d’entraînement de la Piverdière en début de semaine. « Je sais que c’est important pour le club, qui mérite un titre pour tout son travail accompli depuis des années, assure Frédéric Antonetti. S’il y avait quelque chose de concret pour ce club, ça serait bien. On comblerait tout le monde. Toute la Bretagne serait heureuse ».
Antonetti : « Ce succès, on ne va pas nous le donner »
Pour cela, il faudra triompher du 14e du National. Mission facile sur le papier, même sans Apam (suspendu) et Mangane (out jusqu’à la fin de la saison), contre une équipe restant sur un cinglant 3-0 contre Nîmes en championnat. Beaucoup moins sur le terrain. Il y a deux ans, Rennes prenait une sacrée claque contre le même adversaire (en CFA à l’époque), à Rouen, dès les 8e de finale (1-0). Un rival qui a fait de la Vieille Dame sa spécialité avec quatre demi-finales (1927, 1968, 2010 et 2012) et une finale, en 1927, perdue contre les Marseillais (3-0, à Colombes). L’an passé, Rennes chutait encore contre plus faible que lui (Reims, 3-4), toujours en 8e de finale. « Il faut aller le chercher le succès car on ne va pas nous le donner », rappelle Frédéric Antonetti. Encore plus en Coupe de France. Et encore plus lorsque le succès vous fuit depuis si longtemps.