Troyes-Bordeaux : La fête prend l'eau

Julien Faussurier et Nicolas Maurice-Belay et - -
Entre la course à un improbable maintien en L1 et le rêve d’une possible finale de Coupe de France, Troyes débutait cette semaine le foot entre deux eaux. Et ce mardi matin, l’ESTAC s’est réveillé les deux pieds dedans. Au programme ? Un département, l’Aube, placé sous vigilance orange depuis lundi après-midi - tout comme la Marne et la Haute-Marne - en raison des pluies et des crues. Avec un débit de la Seine de plus de 170 m3/seconde et des risques d’inondation à Troyes dans l’après-midi, bref des conditions climatiques dantesques, difficile d’imaginer sortir le ballon rond. Impossible, même.
En toute logique, et en concertation avec le club et la FFF, la préfecture a décidé de reporter la rencontre entre Troyes et Bordeaux prévue à 20h55 au stade de l’Aube. « C’était une décision sage, surtout pour les spectateurs, explique Daniel Masoni, le président troyen. Quand on voit la montée des eaux qu’il y a encore eue la nuit dernière… On était parti pour être entre 19 et 20 000 spectateurs, c’est la veille d’un grand pont, il allait y avoir beaucoup d’enfants, une soirée familiale, donc il est raisonnable de reporter. Trop de monde aurait circulé autour du stade, il y aurait eu trop de risques. »
Masoni : « Le terrain va être dans l’eau ce soir »
La sécurité avant tout. La praticabilité du terrain, aussi. « Elle était largement contestée, indique Masoni. Depuis ce matin, l’eau est montée au-dessus des drains qui ne fonctionnent plus. Les puisards sont remplis et au fur et à mesure que l’eau va monter, l’effet inverse va se produire, c’est-à-dire que l’eau va revenir sur le terrain. Vu les prévisions, le terrain va être dans l’eau ce soir. Y aura-t-il des dégâts sur la pelouse à long terme ? On verra une fois l’eau repartie. » Très vite, la Fédération propose de reporter la rencontre sept jours plus tard, le mardi 14 mai à 20h55, choix accepté par les deux clubs. « Sous réserve que le terrain soit praticable, lance le président de l’ESTAC, très touché par la situation de sa région. On espère que le problème sera réglé dans huit jours et que les gens resteront le moins possible dans l’eau. Tout va dépendre de la décrue. »
Les supporters déçus, eux, peuvent se rassurer. « Tous les billets sont valables pour la date ultérieure, précise Masoni. Ceux qui seront absents pourront demander le remboursement et on le fera. » Mais quid des joueurs ? Un tel report peut-il les gêner en cette fin de saison ? « Ils étaient au vert hier soir (lundi) et ce matin (mardi), donc au niveau de la préparation mentale, c’est compliqué, raconte le président de l’ESTAC. Il faut se remettre dans le match suivant, ce n’est pas facile. Mais ça arrive, ce n’est pas le premier report d’un match. Les joueurs sont professionnels et doivent s’adapter. »
Du côté de Bordeaux, où les Girondins ont reçu la nouvelle juste avant d’embarquer en avion, l’adaptation est de mise. Avec, d’abord, un entraînement improvisé ce mardi. Puis un programme pas pour déplaire au coach bordelais avant la réception de Nancy, samedi, en championnat. « Aujourd’hui et demain (mardi et mercredi, ndlr), nous allons faire des séances assez poussées, assure Francis Gillot. Les blessés qui reviennent dans le groupe avaient peut-être besoin d’une semaine supplémentaire pour être bien. Ce match reporté ne nous dérange pas plus que cela. La vérité, ce sera mardi prochain. » Quatre jours avant un… Troyes-Bordeaux en championnat. Ah, quand le ciel vous joue des tours…
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