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Un Diarra peut en cacher un autre

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Le quart de finale de Coupe de France entre l’US Quevilly et l’OM ce mardi soir à Caen (20h45) sera aussi l’opposition entre Zanké et Alou Diarra. Quand le frère cadet défie le milieu de terrain des Bleus, les souvenirs ne manquent pas. Reportage.

Une fois n’est pas coutume, « maman Diarra » ne supportera pas Alou. « Je pense que la famille soutiendra Zanké. Et je les comprends, car c’est le petit frère, sourit le milieu de terrain de l’OM. Dans la mentalité africaine, on soutient le plus faible. » Le qualificatif est moins péjoratif qu’affectueux. Ce mardi soir, pour la première fois depuis leurs interminables parties de foot en bas de la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, Alou, 30 ans, et Zanké, son frère cadet âgé de 26 ans, seront réunis dans un stade de football.

Mais alors que le « petit » Alou avait l’habitude de prendre son petit frère dans son équipe, il devra cette fois-ci le compter parmi ses adversaires. Avec l’US Quevilly, Zanké, milieu de terrain défensif, comme Alou, défiera l’OM ce mardi à Caen : « C’est un truc de dingue », s’enflamme Zanké. Son frère confirme. « Ce sera très spécial, reconnaît Alou. Je ne m’y étais pas préparé. » La « lutte fratricide » n’est pas dénuée d’enjeu. Au bout des 90, voire 120 minutes, le gagnant disputera les demi-finales de la Coupe de France. « On ne se fera pas de cadeau », avertit Zanké.

« Moi, Alou, impulsif, plus nerveux. Zanké, baba-cool, tranquille, zen. »

Naturellement, dès le tirage au sort, Alou et Zanké, très proches l’un de l’autre, se sont appelés. Alou suit avec attention les performances du club normand, actuellement 16e de National. « En ce moment, ils ne sont pas très bien, se marre Alou. A mon avis, ils pensent trop au match de Coupe de France. »
Si les deux frangins ont en charge la récupération du ballon, leur caractère est diamétralement opposé. Alou se charge des présentations : « Moi, Alou, impulsif, plus nerveux. Zanké, baba-cool, tranquille, zen. Mon frère prend son temps, tout l’inverse de moi. » Les souvenirs remontent vite à la surface.
Zanké n’a pas oublié les matches aux côtés de son frère. « Quand on perdait, je devais courir très vite sinon, c’était chaud pour moi, rigole le Quevillais. C’est un très mauvais perdant. C’était toujours de la faute quelqu’un d’autre. Il se vengeait sur son petit frère. » Le Phocéen ne dément pas l’information. « C’est vrai, j’ai toujours été mauvais perdant, confie-t-il. Petit, je ne revenais pas en pleurant mais très énervé. Dans mon esprit, il y avait de la compétition partout. Je détestais la défaite. Aujourd’hui, à 30 ans, j’ai appris à perdre.» Enfin le moins souvent possible. Et tant pis pour le petit frère.

Aurélien Brossier avec C. Gelpi et F. Germain