Anigo : « Ça va cogner ! »

José Anigo - -
José Anigo, êtes-vous impatient de retrouver le Stade de France pour la finale de la Coupe de la Ligue ?
Non, je ne suis pas plus excité que ça. Je l’étais beaucoup plus l’an dernier pour de nombreuses raisons. Quand on s’est imposé face à Bordeaux (3-1) la saison passée, j’étais vraiment content. C’était quelque chose d’extraordinaire. Cette saison, je serai plus heureux si on était sacré champion. Mais je prends la Coupe de la Ligue, bien volontiers…
Remporter une deuxième Coupe de la Ligue consécutive serait une sacrée performance pour votre club…
Oui, c’est toujours un titre. On ne peut pas l’enlever. Puis, une Coupe, ça reste une Coupe, ça se joue à des détails. Alors qui va gagner ? Ça, bien malin celui qui pourra le dire…En tout cas, ça va être une belle finale entre sudistes. Nous sommes des gens qui nous appréciions. Mais sur le terrain, ça va cogner !
Samedi, on peut donc s’attendre à une finale musclée…
Oui, c’est ça. Cette finale est, pour Montpellier, le moyen le plus court de concrétiser une qualification pour une Coupe d’Europe. Ça va donc être engagé. Samedi, il y aura beaucoup d’enjeux. C’est pourquoi qu’on s’attend à un beau match.
« Loulou est comme moi »
Avant cette finale, le président de Montpellier, Louis Nicollin a allumé une première mèche en déclarant : « L’OM ne me fait pas bander ». Avez-vous été agacé par ces mots ?
Non. Loulou est malin de dire ça. Lui ce qu’il le fait surtout bander, c’est son club. Il est un peu comme moi. Il est passionné par sa ville. Mais je ne suis pas certain qu’il dise la vérité quand il prononce cette phrase.
Comment jugez-vous Louis Nicollin ?
Des personnages comme Loulou ou moi, ça fait du bien. On est, tous les deux, des bons clients. Mais seulement quand on ouvre notre gueule, on se fait tuer après. Moi Nicollin, je l’aime bien parce qu’il ne se pose pas de questions. Il ne fait pas de langue de bois. Aujourd’hui, on est dans un foot aseptisé où il n’y a que des clones. Nicollin, tout comme moi, n’ont envie de ressembler à personne. Puis, Loulou, il met de son argent dans le football. Il a le droit d’ouvrir sa gueule. Il rend le football un peu plus attractif.
Mais tout comme Louis Nicollin, on vous sait plutôt excessif. Avez-vous l’impression de vous calmer avec l’âge ?
Je fais attention dans certaines circonstances, mais je garde mon franc-parler. Je ne veux pas me travestir. Je ne veux pas ressembler à ce que je ne suis pas. On aime ou on n’aime pas, c’est pas grave… J’ai bien compris que je ne ferai jamais l’unanimité. Mais il y a aussi des gens qui nous aiment pour ce qu’on représente. J’ai eu 50 ans il y a seulement quelques jours, ce n’est pas maintenant que je vais être différent. Je n’en ai pas envie…