Giresse : « Les Marseillais auront plus de pression »

Girondin de cœur, Gigi a aussi porté le maillot de l’OM. Il revient sur la finale de samedi et livre son pronostic.

Alain, vous avez porté les couleurs de Bordeaux et de l’OM. Ça doit forcément vous faire plaisir de voir ces deux clubs à pareille fête…
D’abord, ce match est une belle affiche. Après, à titre personnel, ça me rappelle beaucoup de choses. Je me souviens de ces deux finales de Coupe de France disputées sous les deux maillots. En 1986, j’étais sorti vainqueur avec Bordeaux tandis qu’en 1987, j’étais du côté des perdants avec l’OM. C’est drôle, je ne me souviens que du titre gagné. Il n’y a rien qui peut contrebalancer la défaite.

A votre époque, la pression était tout autre. Claude Bez et Bernard Tapie, respectivement président de Bordeaux et de l’OM, se détestaient-ils tant que ça ?
C’est vrai. C’étaient deux personnalités très fortes. Mais avec le temps, ça s’est atténué. Désormais, la rivalité reste sportive. Tout est rentré dans l’ordre. Il n’y a plus ces rapports disproportionnés qu’ils y avaient auparavant.

Lors de cette finale de Coupe de la Ligue, quelle équipe allez-vous soutenir ?
Mon cœur est marine et blanc depuis ma naissance sportive. Mais c’est sûr que Marseille ne me laisse pas indifférent. J’ai passé beaucoup de bons moments sur la Canebière. Mais Bordeaux, c’est autre chose. C’est au-delà de l’affection.

« Pour moi, Bordeaux, c’est au-delà de l’affection »

Quel est votre pronostic pour ce match ?
Pour moi, ça sera du 50/50. Potentiellement, ces deux équipes se valent. Même si j’ai l’impression que Marseille aura plus de pression parce que cela fait très longtemps que les Phocéens n’ont pas remporté de titres.

Est-ce que vous pensez que ce match va se résumait à un duel Gourcuff-Lucho ?
Oui, c’est la marque des grands joueurs d’être présents dans ce genre de rencontre décisive. Des deux côtés, on trouve des belles individualités avec Gourcuff et Lucho. Mais personnellement, je trouve que Yoann apporte beaucoup plus que Lucho. Le milieu argentin est encore en dedans. Pour un joueur de son talent, il devrait pouvoir prendre le jeu plus à son compte.

La rédaction - Recueilli par Wilfried Templier à Toulouse