Gourcuff : « Le meilleur moment pour prendre Bordeaux… »

Avant de recevoir les tenants du titre girondins mercredi (20h45) en demi-finales de la Coupe de la Ligue, Christian Gourcuff estime que Lorient a les armes pour tenir tête à Bordeaux.

Christian Gourcuff, entre leur calendrier surchargé et leur petit passage à vide, n’est-ce pas le meilleur moment pour prendre Bordeaux ?
Oui très clairement, ils ne sont pas au mieux. La victoire de dimanche (3-1 contre Saint-Etienne, ndlr) leur a toutefois redonné confiance, ils en avaient sans doute besoin pour se requinquer mentalement. Mais même si les Girondins ne jouent pas aussi bien qu’ils le faisaient dernièrement, ils ont suffisamment d’arguments pour nous mettre en difficultés.

Comment analysez-vous leur passage à vide ?
Dans tous les clubs, il y a des crises de confiance. C’est vrai pour les équipes du bas, mais aussi pour les équipes du haut. Actuellement, il y a un manque de tranchant dans le jeu bordelais. Cela se traduit par un manque de percussions offensives et moins de vitesse. Et quand on met moins de vitesse dans le jeu, on perd les balles plus facilement et on se fragilise défensivement. Le jeu collectif d’une équipe est un équilibre fragile. C’est d’abord une affaire de fraîcheur physique. Et quand on ne fait plus les choses dans le bon timing, on perd en confiance. Ensuite, on fait plus d’efforts et on finit par s’émousser physiquement… C’est un cercle vicieux.

Cette demi-finale de Coupe de la Ligue est-elle devenue la priorité de Lorient ?
La priorité, c’est toujours le match qui vient. Hier, c’était Toulouse, aujourd’hui c’est Bordeaux, et après ce sera Nice. Mais il est vrai que la perspective de jouer une finale représente certainement plus pour un club comme Lorient que pour Bordeaux ou Marseille. Pour le groupe, ce serait super aussi. Mais on n’y est pas encore… Il ne faut pas penser à la finale avant d’avoir disputer la demi-finale.

Comment voyez-vous la rencontre ?
Il est logique qu’on ne parte pas favori dans cette rencontre. On sait que Bordeaux nous est supérieur, mais on ne va pas non plus se présenter en victime. C’est peut-être un peu présomptueux de le dire, mais je pense qu’on a les capacités pour leur poser des problèmes. Maintenant, si on concède trop de coups de pied arrêtés contre eux, on risque de beaucoup souffrir.

« C’est plus dur pour Yoann que pour moi… »

Notamment avec votre fils Yoann dans le camp adverse…
Oui, c’est toujours particulier de nous affronter. Ce n’est pas ce qu’on préfère. Mais c’est plus dur pour lui que pour moi, car moi je ne joue pas. On essaye de faire abstraction de tout ça.

Laurent Blanc avait menacé d’envoyer son équipe réserve contre vous si son match de championnat contre Auxerre n’était pas reporté. Cette polémique a-t-elle changé quelque chose dans votre préparation ?
Pour moi, non. Pour Laurent Blanc, certainement oui. En effet, il aurait sans doute eu à faire des choix qui ne s’imposent plus à lui aujourd’hui. Ceci dit, je trouve ce report tout à fait légitime. Quand on voit leur calendrier, c’était logique. Il y a d’ailleurs beaucoup de choses à dire sur cette Coupe de la Ligue qui est une compétition de trop. Je sais qu’on a l’occasion d’ajouter une ligne au palmarès de Lorient avec ce trophée, mais je préférerais entrer dans l’histoire d’une autre façon.

Votre gardien Fabien Audard disait d’ailleurs qu’il aimerait se qualifier pour la finale pour faire la "nique" à la Ligue qui a décidé d’instaurer des têtes de série juste avant les quarts de finale. Avez-vous ce même sentiment de revanche ?
De manière générale, je ne pense pas aux autres équipes. Mais il est vrai que ce match est une occasion pour nous de nous mettre sous les feux de la rampe et de montrer la qualité de notre football. A Lorient, on souffre un peu de sous-médiatisation. A nous d’en forcer les portes !

recueilli par P-Y.L. (RMC Sport)