OM : explication d’un trou d’air

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Les premières fissures de la méthode Deschamps
En succédant en début de saison à Eric Gerets, Didier Deschamps devait permettre à l’OM de progresser sur la scène européenne et de remporter le titre de champion de France. A son arrivée, l’aura du capitaine de 93 éclabousse la Canebière. Marseille s’est remis à y croire. Sept mois plus tard, le club compte, certes avec un match en moins, 12 points de retard sur le leader, s’apprête à disputer les 16e de finale de la Ligue Europa et reste en lice dans les deux coupes nationales. Le technicien marseillais, qui a assumé le choix de bousculer une équipe proche du titre, n’a toujours pas trouvé son onze-type. Ses méthodes d’entraînement et ses fréquents changements tactiques ont été critiqués par ses joueurs lors d’une causerie au lendemain du couac montpelliérain (2-0). « Ça fait partie de la vie interne d’une équipe, tempère Deschamps. C’est le genre de discussions que j’ai déjà eu avec eux. » La méthode DD est-elle remise en cause ? Le discours de ce dernier passe-t-il de moins en moins ? En permanence dans l’excès, Marseille brûle d’impatience de voir l’OM ramener un titre en fin de saison. Ce soir, il peut griller un joker.
Un groupe surcoté ?
Comme d’habitude, l’OM aime passer à côté de moments charnières. Ce fut le cas à Valenciennes (2-3, 7e j), Lens (0-1, 15e j), récemment à Montpellier (0-2) et à domicile fin décembre face à Auxerre (0-2). Sautes d'humeur que l'OM aime agrémenter chaque saison. Les joueurs de Didier Deschamps ont affiché les mêmes maux : manque d’engagement, problèmes de concentration défensive, absence d’impact offensif. « On n’a pas joué collectivement et on n’a pas su répondre aux problèmes que nous a posé cette équipe de Montpellier », déplore Fabrice Abriel. Avant d’ajouter : « On ne produit pas le meilleur jeu de L1 ». La faute à un effectif inégal où se mêlent joueurs décevants (M’Bia, Koné, Morientes), inconstants (Ben Arfa, Cheyrou) ou en deçà de leur niveau supposé (Lucho Gonzalez, Mandanda).
Un club sans vrai patron
A l’OM, les rôles semblent bien définis. Margarita Louis-Dreyfus est la propriétaire du club, Jean-Claude Dassier, son président, José Anigo, son directeur sportif et Didier Deschamps son entraîneur. L’ensemble, pourtant, ne dégage pas la même cohésion que celle du temps de Pape Diouf. Anigo et Deschamps n’entretiennent pas de relations cordiales. Chacun veut imposer ses réseaux. Dur, du coup, de savoir qui a le dernier mot en matière de décision sportive. En revanche, les deux hommes se sont retrouvés sur la gestion du dossier Mancini, en reprochant en privé le manque d’habileté et de discrétion de leur président. Les cas Valbuena et Ben Arfa, partants certains au début de l’hiver et aujourd’hui toujours au club, ont également fait jaser. L’OM a plus que jamais besoin de retrouver de la crédibilité. Cela passe forcément par une qualification en Ligue des Champions, salutaire financièrement, et un titre en fin de saison, histoire de satisfaire les supporters, orphelins depuis 1993…