Coupe des Confédérations : Tahiti dans le grand monde

Marama Vahirua - -
Les bookmakers ont encore du mal à s’en remettre. Tahiti en Coupe des Confédérations ! Il faut le voir pour le croire. Alors forcément, la cote est élevée. Très élevée. Quatre cents contre un, un record pour une compétition internationale. Pas sûr que cela suffise à convaincre les parieurs, même les plus fous. Coincé au 138e rang du classement Fifa, entre la Syrie et l’Afghanistan, Tahiti (environ 183 000 habitants) est bien plus que le Petit Poucet de la Coupe des Confédérations. Il en est l’anomalie. Mais aussi l’attraction principale. Représentants de la zone Océanie, les Tahitiens ont pourtant décroché leur qualification comme des « grands ».
Vainqueur de la Coupe des Nations de la Confédération Océanienne en 2012, face à la Nouvelle-Calédonie (1-0), Tahiti a acquis le droit d’entrer dans la cour des grands. Et d’effectuer un voyage au Brésil que joueurs et staff ne sont pas prêts d’oublier. « Depuis que les portes se sont ouvertes pour nous, c’est allé vite. Les jeunes Tahitiens ne demandaient qu’à s’ouvrir au monde entier. Aujourd’hui, on vit un rêve éveillé, confie l’ancien Nantais Marama Vahirua, seul joueur professionnel de l’effectif. Ça représente beaucoup de choses. Depuis dix ans, je fais la pagaie pour promouvoir mon pays et c’est une grande fierté, ça c’est clair ! »
Une défaite 7-0 contre les U20 chiliens
Au-delà de la joie de participer à leur première compétition internationale d’envergure, les hommes d’Eddy Etaeta doivent faire face à la dure réalité. Placé dans le groupe B, celui de l’Espagne, de l’Uruguay et du Nigéria, Tahiti, dont le niveau correspond à celui d’une formation de « CFA2 ou DH » selon Marama Vahirua, s’attend à souffrir. Enormément. « On ne se fait pas d’illusions. Je ne suis pas là pour gagner la Coupe des Confédérations, lance le capitaine tahitien. Mon objectif premier est de montrer aux jeunes que, grâce au football, on peut être considéré comme un pro et jouer contre des stars. C’est sûr qu’on va beaucoup courir et que notre gardien aura beaucoup de travail. Mais c’est la plus belle vitrine, le meilleur agent. »
La dernière rencontre de préparation n’incite pourtant pas à l’optimisme. Opposée aux U20 chiliens, l’équipe polynésienne a encaissé un cinglant 7-0 ! « Là, ils ont vu le haut niveau, ils étaient impressionnés, souligne Vahirua à propos de ses coéquipiers. Pour eux, ça allait vite, mais je leur ai dit que ce n’était rien et qu’au très haut niveau, on allait cracher nos poumons ! On va tout faire pour ne pas prendre de raclées et être digne de notre pays. C’est rigolo, il ne faut pas se prendre la tête car ce n’est pas dans notre mentalité. »
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