Argentine-Iran : la revanche de Gago

Déterminant dans le succès de l’Argentine face à la Bosnie (2-1), Fernando Gago devrait être titulaire ce samedi contre l’Iran (18h). Une douce revanche pour l’ancien Madrilène, qui a bien failli ne pas être du voyage brésilien.

Faute avouée, à demi pardonnée. « Je me suis trompé sur certains choses » a rapidement confessé Alejandro Sabella, après la victoire étriquée de ses joueurs sur la Bosnie (2-1). La faute du sélectionneur argentin ? Avoir renié son sacro-saint 4-3-3 pour un expérimental 5-3-2. Un schéma tactique qui l’a privé à la fois d’Higuain en attaque et de Fernando Gago au milieu. Et lorsque ce dernier fit son entrée, à la pause, ce ne fut plus du tout la même chanson pour la bande à Messi. « Il a vraiment bien combiné avec Javier (Mascherano) dans la distribution du ballon » a reconnu Sabella.

Des paroles qui assurent à Gago une place de titulaire, ce samedi contre l’Iran (18h). D’abord parce qu’on voit mal Sabella tourner le dos une nouvelle fois à son 4-3-3. Ensuite parce que même le maestro en chef de l’équipe, Lionel Messi, y est allé de son petit lobbying. « Fernando me connaît bien et il fait en sorte que je sois sa première option de passe, a avancé la star du Barça. Nous nous entendons bien. Quand il est entré, nous avons eu beaucoup plus de ballons. Et j'ai pu jouer plus haut parce qu'il montait lui aussi. » Sacré coup de pub.

Tricard à Valence, indispensable à Boca

Cette reconnaissance, Fernando Gago la savoure. Forcément. D’autant qu’une blessure ligamentaire, contractée lors de la préparation, a bien failli lui faire manquer le Mondial brésilien. Un coup du sort ou plutôt un volet de plus dans une carrière très, très contrariée ces dernières années… lorsque Fernando Gago trainait son spleen et son football de club en club. Son chemin de croix commencera en Espagne, au Real Madrid, où une vilaine série de blessures et les choix de José Mourinho le pousseront vers la sortie. Un prêt réussi à l’AS Rome lui permettra de retenter sa chance en Espagne, à Valence cette fois. Mais là encore, la mayonnaise ne prendra pas. Six mois après son arrivée, Gago refait ses valises, direction l’Argentine et un prêt au Velez Sarsfield.

C’est là, au pays et sous les couleurs surtout de son club formateur de Boca Juniors, qu’il rallie en 2013, que l’intéressé relance véritablement sa carrière. Et son avenir en sélection aussi, jusque-là en pointillés… tant et si bien qu’il manquera le rendez-vous sud-africain en 2010. Un traumatisme encore très vif chez lui. « Avec cette sélection pour disputer la Coupe du monde au Brésil, c'est ma revanche » affirmait-il avec aplomb début juin. Son retour dans le onze titulaire en est une autre. Et ne comptez pas sur lui pour faire des sentiments face aux Iraniens, petits Poucets du groupe F. Après tout, il n’en avait pas eu pour Ever Banega, la victime directe de sa présence dans les 23. « J'ai été pris à sa place, la situation est compliquée pour lui. A part un câlin, je ne sais pas quoi donner de plus. Les choses sont ainsi ». Et, pour le moment, elles se passent plutôt bien pour lui.

A.D