Bienvenue au « Diego show »

Un entraînement de l’Argentine dirigé par Diego Maradona, c’est tout un spectacle. Avec l’ancienne idole de Naples, tout le monde en a pour son argent…

« Un Diego son dos Pele » : Un Diego vaut deux Pelé. Un message inscrit sur une banderole aux couleurs de l'Argentine, déployée sur un mur à quelques centaines de mètres du centre d’entraînement de l’Albiceleste à Pretoria. Une équation qui plante le décor et dit tout ce que représente la véritable star argentine de cette Coupe du monde. Ne cherchez pas Lionel Messi, vous perdrez votre temps. A l’entraînement, il est dans l’ombre de Maradona, comme tous les autres, presque redevenu un joueur banal. Au centre du terrain trône Diego, en survêtement, sifflet à la bouche. Ce mercredi soir, l’ambiance est joyeuse, insouciante, presque en décalage à trois jours d’un quart de finale contre l’Allemagne. Mais rien ne peut perturber le show Maradona. Devant 300 journalistes venus assister, après avoir fait la queue, au dernier quart d’heure ouvert à la presse, Diego régale : de sa voix rauque, il joue les arbitres puis engueule ses joueurs. Il se fait chambreur quand Tevez manque son penalty. Il rigole et semble s’amuser comme un enfant. Ensuite, il offre le bouquet final en se dirigeant avec son staff sur la ligne de but pour se faire bombarder de frappes par ses propres joueurs, hilares. Diego sourit, il est dans son élément, redevenu un joueur de foot. Quelques minutes plus tard, le visage se fige davantage car il est temps de quitter le stade, une bouteille d’eau à la main, les journalistes pendus à la rambarde pour tenter de lui arracher deux mots. Ils n’auront que des miettes. Après le show, l’artiste est fatigué.

Fabien Lefort à Pretoria