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Bjekovic : « C’est le match du siècle ! »

Buteur génial des Aiglons entre 1976 et 1981 (85 buts en 145 matches), puis entraîneur du Gym entre 1987 et 89, le Serbe, 61 ans, est aujourd’hui conseiller sportif au Partizan Belgrade. Témoin privilégié de Serbie-France ce soir, il fait monter la pression.

Nenad Bjekovic, quelle est l’atmosphère en Serbie avant le choc face à la France mercredi ?
C’est magnifique ! C’est un match qui sera peut-être décisif. En Serbie, c’est le match du siècle ! L’ambiance sera énorme. Après le match nul de l’équipe de France contre la Roumanie (1-1), on a une chance extraordinaire de se qualifier pour la Coupe du monde. On sait tous qu’en cas de victoire mercredi, les portes du Mondial s’ouvriront.

La Serbie ne doit-elle pas craindre un excès de confiance ?
Non. On connaît la force de cette équipe de France et son potentiel. Il n’y a pas un joueur chez les Bleus qu’on ne connaît pas. On les respecte beaucoup. Ils nous font tous peur (rires) ! Cette équipe doit exploser un jour ou l’autre. On a peur que ça se passe à Belgrade. Selon, moi, la France a la meilleure équipe d’Europe. Sur le papier, ce sont les meilleurs joueurs du monde.

Alors pourquoi les résultats ne sont-ils pas au niveau ?
On se le demande. Avant le début des qualifications, on aurait été content d’être deuxième derrière la France. Les Bleus étaient les grands favoris du groupe. Lorsque je suis allé à Nice au mois d’août, j’ai dit : « Si la France joue comme aux Iles Féroé, ce n’est pas la peine de venir à Belgrade ! » OK, ils ont beaucoup mieux joué contre la Roumanie. Mais ce n’est pas suffisant pour venir gagner ici, en Serbie.

La Serbie va-t-elle jouer le match nul ?
Non, la Serbie ne va pas calculer. Nous avons quatre points d’avance au classement. On peut jouer tranquillement, sans forcer. On va bien entrer dans le match. Je m’attends à voir beaucoup de buts car la France est obligée de gagner et donc de jouer. La Serbie ne sait pas fermer le jeu. On va jouer aussi.

Quels sont les atouts et les faiblesses de la Serbie ?
La grande force de la Serbie, c’est son collectif. Il y a aussi son public. L’ambiance sera très importante. Quant aux points faibles, je ne vois pas. La Serbie va attaquer ce match avec beaucoup de confiance, sûre de se qualifier pour la Coupe du monde. On sait qu’une grosse ambiance nous attend.

Comment seront accueillis les Bleus ?
Même si l’ambiance sera chaude, ils auront un accueil magnifique ! On respecte beaucoup cette équipe de France. On connait sa valeur.

Vous avez été l’un des plus grands attaquants de l’OGC Nice et vous avez entraîné le Gym à la fin des années 80. Que pensez-vous du début de saison de votre ancien club ?
Il est très mauvais, mais la saison est longue. Il reste encore beaucoup de matches à jouer. L’OGC Nice possède le potentiel pour faire beaucoup mieux. Je suis convaincu que l’équipe va progresser. Il y a eu aussi le départ de Frédéric Antonetti. Lorsqu’on change un entraîneur qui est resté quatre ans au club, le nouveau (Didier Ollé-Nicolle) a besoin d’un temps d’adaptation. Surtout à Nice, où tout le monde sait que ce n’est pas facile.

Vous étiez au stade du Ray le 16 août dernier pour assister à Nice-Rennes (1-1)…
L’équipe peut faire beaucoup plus. Elle est tombée sur une équipe de Rennes très solide. En Serbie, je suis chaque journée de Ligue 1, donc je regarde tous les matches de l’OGC Nice.

Pourriez-vous y revenir ?
(Rires) Non, ça ne m’intéresse pas. Nice, c’est fini pour moi… sauf comme touriste !

La rédaction - Aurélien Brossier