Brèves de sélections – épisode 1

Joël Campbell - -
Iran : un maillot qui rétrécit au lavage ?
L’Iran n’en finit plus d’accumuler les déboires depuis le début de sa préparation au Mondial. Après un stage en Afrique du sud avec une équipe décimée, des négociations sur une prolongation de contrat du sélectionneur Carlos Queiroz qui n’en finissent plus, les graves problèmes de liquidité de la Fédération, c’est au tour des équipements fournis aux joueurs de se retrouver au centre des débats. Lors des matches de qualification contre le Qatar et la Corée du Sud, « l’équipement fourni n’était pas adapté pour jouer dans des conditions d’humidité extrêmes », raconte Queiroz. Cela aurait pu nous sortir de la Coupe du monde ». La polémique est d’autant plus vive que les joueurs se plaignent eux aussi de la qualité du matériel. « On nous donne des chaussettes taille L. Deux jours et un lavage plus tard, c’est une taille S », peste l’attaquant Karim Ansarifard. Le président de la Fédération, Ali Kafashian, a même ajouté que les joueurs ne pourront pas échanger leurs maillots après les matches, « pour des raisons d’économie. » En Iran, c’est en public qu’on lave son linge sale.
Bosnie : Susic, pas que Safet
La famille Susic a débarqué en force au Mondial brésilien. Safet, ancienne gloire du Paris Saint-Germain et désormais sélectionneur de la Bosnie-Herzégovine, a fait confiance à son jeune neveu (22 ans) Tino-Sven Susic. « Grâce à ses qualités de joueur », précise son oncle pour éteindre toute accusation infondée. Ce milieu relayeur du club croate d’Hajduk Split est l’auteur d’une très bonne saison, qui lui vaut l’honneur d’être présent au Brésil aux côtés des stars Edin Djeko ou Miralem Pjanic. Avec un tel patronyme, les attentes sont fortes. « Je dois prouver que, si j’en suis là, ce n’est pas grâce à mon nom ou à mon oncle, mais à mon travail, réplique le petit nouveau. Certains pensent que je suis pistonné. Je suis convaincu du contraire. Je vais tout faire sur le terrain pour le montrer. » Il n’a plus qu’à se faire un prénom.
Nigéria : Stephen Keshi, contesté mais toujours là
En 2006, Keshi réussit l’exploit de qualifier le Togo pour le Mondial allemand. Mais il est remercié avant la compétition et remplacé par Otto Pfister. En 2014, il sera bien à la tête des Super Eagles pour la Coupe du monde. Ce qui aurait pu ne pas être le cas il y a quelques mois. Après le succès nigérian lors de la CAN 2013, Keshi avait démissionné, mettant en avant des dissensions avec sa Fédération et des problèmes de primes. Finalement resté en poste, le bras de fer avec ses dirigeants se poursuit. Si bien qu’en cas de contre-performance, peu de monde au pays ne donne cher de sa peau.
L'Equateur joue pour un fantôme
Christian Rogelio Benítez Betancourt, c’est d’abord deux dates. Naissance le 1er mai 1986, mort le 29 juillet 2013. Celui qui fut un temps le héros de la sélection équatorienne s’est en effet éteint l’année dernière à Doha de suites d’un arrêt cardiaque, n’ayant apparemment pas été traité assez rapidement après son arrivée à l’hôpital (il jouait à l’époque à Al-Jaish). S’il n’était pas une star mondiale, « Chucho » représentait beaucoup pour sa sélection, sous le maillot de laquelle il avait tout de même inscrit 24 buts en 58 apparitions, devenant ainsi le 3e meilleur buteur de l’histoire de son pays à seulement 27 ans. Au point qu’un an après sa disparition, Reinaldo Rueda, le sélectionneur de la Tri, ne parvient toujours pas à combler le vide laissé parson ancien joueur. Sa mort, vécue comme un drame national dans son pays natal, a donné lieu à des obsèques rassemblant des dizaines de milliers de personnes. Cet évènement tragique est donc devenu une source de motivation quasi-mystique pour ses anciens partenaires, qui lui dédient cette campagne de Coupe du monde. Afin d’honorer la mémoire d’un ami disparu.
Costa Rica : Joël Campbell et son album Panini
Le grand public ne connait pas forcément cet attaquant costaricien d’Arsenal, Joël Campbell, prêté à l’Olympiakos cette saison et passé par Lorient (2011-2012). Si bien que même Panini et ses fameuses vignettes le snobent. Grand amateur de leurs albums, Campbell s’est offert celui de la Coupe du monde, après avoir appris qu’il y participerait. Manque de chance : il ne figure dans aucun de la centaine de paquets qu’il a achetés. Peut-être qu’avec son but contre l’Uruguay (3-1) samedi, Panini va devoir rééditer son album du Mondial…
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