Chez les Zulus, la fête malgré tout

Les supporters sud-africains - -
Au beau milieu de la province du Kwazulu Natal, dans la contrée du Zululand, à environ deux cents kilomètres au nord-ouest de Durban, les habitants vivent dans des huttes isolées, souvent sans électricité. Ils se regroupent dans les villages pour voir les matchs de la Coupe du monde. A Mapululo, il y avait deux endroits pour suivre la rencontre entre les Bafana Bafana et les Bleus : un bar, sombre, avec deux billards et un petit écran de télé ; et un écran géant installé sur le terrain de foot attenant à l’école. Ils sont des milliers à avoir parcouru plusieurs kilomètres à pied pour la plupart, afin de voir ce match. Certains ont revêtu leurs costumes de cérémonie traditionnels, d’autres leurs tenues de soirée pour aller danser.
Comme partout en Afrique du Sud, les vuvuzelas sont de sortie, les maillots des Bafana et les drapeaux aussi. Mais ici encore plus qu’ailleurs, le match est prétexte à faire la fête. C’est la première fois qu’un écran géant est installé dans les environs. Hier soir, c’était le huitième match retransmis. La sono joue les tubes d’ici. Avant le match, on danse. Pendant le match, on danse. A chaque action des Bafana, la fièvre patriotique monte d’un cran. Et quand le premier but est inscrit par Khumalo, c’est l’explosion. L’animateur reprend le micro et enflamme la foule. Les Zoulous y croient encore plus quand Gourcuff est expulsé, puis quand Mphela marque le deuxième but sud-africain. A la mi-temps, les chorégraphies s’enchaînent, par petits groupes, de garçons, de filles, mélangés aussi. Le but de Malouda refroidit les ardeurs, quelques instants. Mais à la fin de la rencontre, la musique reprend, les danses aussi. La fête va continuer. Encore. Et même si les Bafana sont éliminés, les Zoulous sont fiers de leur équipe, qui sort la tête haute de la compétition et bat la France pour la première fois de son histoire. Fiers de leur pays aussi, qui a réussi son pari d’organiser cette Coupe du Monde, une Coupe du Monde qu’ils vont continuer à suivre, à supporter, ici, en plein pays zulu. « Zulu » qui signifie d’ailleurs paradis…