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Comment l'Ouzbékistan va se retrouver à la Coupe du monde 2026 (et pourquoi ça ne sort pas de nulle part)

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L'Ouzbékistan est en passe de réaliser le tour de force de se qualifier pour la Coupe du monde 2026. Une première pour l'ancienne république soviétique qui est loin d'être due au hasard.

Les Loups Blancs ne vont plus rôder dans l'ombre. Il ne manque qu'une poignée de points à l'équipe nationale d'Ouzbékistan afin de se qualifier pour la Coupe du monde 2026. Une première dans l'histoire du pays, indépendant depuis 1991, qui n'a connu la compétition suprême qu'à travers l'URSS. Et encore, aucun joueur ouzbek ne s'est jamais frayé un chemin au sein de la sélection soviétique.

Avec le changement de format du Mondial, qui passe de 32 à 48 équipes qualifiées, il est évident que de nouveaux venus s'inviteront au Canada, aux États-Unis et au Mexique, les trois hôtes de la prochaine édition. Auparavant, l'Asie, qui compte 46 nations sur la ligne de départ, devait se contenter de 4 ou 5 tickets (en fonction du résultat des barrages intercontinentaux). Un maigre lot qui a sensiblement augmenté: il y a désormais 8 tickets et un 9e conditionnel. Concrètement, lors du dernier tour de la phase principale des éliminatoires, ce n'est plus seulement le premier de chaque groupe qui se qualifie directement, mais les deux premiers.

Pour 2022, l'Ouzbékistan avait été barré de cinq points par l'Arabie saoudite d'Hervé Renard. Pour 2018, l'Iran et la Corée du Sud étaient devant. Un maigre espoir était né en 2014. Mais la Jordanie avait éteint les rêves ouzbeks dans le duel pré-barrages intercontinentaux, qui avaient ensuite été largement remportés par l'Uruguay. Le parcours du combattant pour un pays asiatique est donc un brin moins difficile aujourd'hui. D'autant que le tirage au sort a été clément avec les Ouzbeks: l'Australie et l'Arabie saoudite s'entretuent dans le groupe C, où le Japon exerce une domination totale.

Shomurodov et Khusanov, les deux stars

Les Turaniens peuvent toutefois compter sur quelques stars émergeantes, à commencer par leur capitaine Eldor Shomurodov. L'attaquant de l'AS Rome peut déjà être considéré comme le meilleur joueur de l'histoire du pays avec 41 buts en 79 sélections à 29 ans. Il est d'ailleurs le seul à avoir pu faire une belle carrière en Europe, même si ses statistiques ne sont guère exceptionnelles. Il n'a pour l'instant jamais dépassé les dix buts en Serie A.

L'autre vedette, c'est Abdukodir Khusanov. Révélé au RC Lens après avoir débuté sa carrière professionnelle à Minsk, en Biélorussie, le jeune défenseur de 21 ans a été transféré pour environ 50 millions d'euros cet hiver à Manchester City. Du jamais vu.

Il convient aussi de souligner les belles statistiques d'Abbosbek Fayzullaev, milieu offensif de 21 ans qui évolue au CSKA Moscou. Il reste sur trois buts et une passe décisive lors de ses trois dernières apparitions internationales. Les autres membres de l'effectif sont inconnus au bataillon, c'est peu de le dire.

Des résultats intéressants chez les jeunes

Mais deux joueurs de renommée internationale suffisent-ils à faire une équipe compétitive? Certes, le niveau de la concurrence est faible par rapport à d'autres continents. Reste que l'Ouzbékistan travaille bien. Dernièrement, les équipes de jeunes ont su obtenir des résultats intéressants: demi-finaliste de la Coupe d'Asie des moins de 20 ans en 2025, victoire en 2023, quarts de finaliste du Mondial U20 en 2013 et 2015. Des résultats qui démontrent l'existence d'un minimum de talent au sein du vivier national et d'un système de formation bien structuré.

D'ailleurs, les derniers bons résultats sur la scène continentale ont permis la qualification aux Jeux olympiques de 2024 de la sélection nationale. L'équipe est repartie de Paris sans la moindre victoire, mais elle avait su poser des problèmes à l'Espagne, future championne olympique, et à l'Égypte, demi-finaliste. Timur Kapadze était aux commandes. C'est désormais lui qui tient les rênes de l'équipe nationale A, après le départ inattendu du Slovène Srečko Katanec pour des raisons de santé en début d'année.

Ce qui devrait ravir Shavkat Mirziyoyev, le président de cette république de 38 millions d'habitants, qui a fléché des investissements en direction du développement du football, comme l'a rapporté le magazine Forbes. Après tout, c'est un moyen bien connu de développement à l'international.

https://twitter.com/julien_absalon Julien Absalon Journaliste RMC Sport