
Costa Rica-Grèce : Samaras, le nouveau prophète

Georgios Samaras - -
Nul n’est prophète en son pays. Entendez par là que le talent d’un joueur est parfois plus reconnu à l’étranger que chez lui. Une expression qui colle très bien à Georgios Samaras. Lui qui a choisi son pays natal plutôt que l’Australie, la patrie de son père arrivé à 13 ans en Grèce, mais qui deviendra lui aussi international grec. Car Samaras fils n’y a jamais évolué, partant dès 16 ans à Heerenveen, aux Pays-Bas (2002-2006), avant de rejoindre Manchester City (2006-2008). Un passage qui se révèle infructueux, avant de retrouver plus de succès au Celtic Glasgow, qu’il va néanmoins quitter en fin de saison. Et l’attaquant grec souhaite réaliser une belle Coupe du monde avant de choisir sa nouvelle destination. Pour se montrer aux yeux du monde, surtout.
Nul doute que sa performance contre la Côte d’Ivoire (2-1), dans un match décisif pour la qualification en huitièmes de finale, aura plu à certains recruteurs présents au Brésil. Sur une belle passe, il profite d’une erreur grossière de la défense des Eléphants pour servir le buteur Andreas Samaris. Mais l’égalisation ivoirienne élimine virtuellement la Grèce jusqu’au temps additionnel. Avant que Samaras ne soit fauché en pleine surface de réparation par Giovanni Sio. L’attaquant de 29 ans, devenu l’un des leaders de la sélection, prend alors ses responsabilités et qualifie les Hellènes. La pression ? Il y est habitué après six années passées à Glasgow. « Nous avons tout donné mais à la fin, les Dieux étaient avec nous, confie-t-il alors, visiblement touché par la grâce divine pour ce Mondial. J’espère avoir redonné le sourire aux gens du pays. »
Les Grecs ont la recette
Prophète, Samaras n’est pas pour autant devin. La rencontre de dimanche face au Costa Rica (22h) mettra aux prises les deux Petits Poucets de ces huitièmes de finale. Avec, à la clé, un quart de finale mondial que n’a jamais atteint la Grèce. Une motivation qui caractérise surtout le joueur de 29 ans, trop jeune pour prendre part au parcours victorieux de sa sélection lors de l’Euro 2004 au Portugal. « Nous ne cesserons jamais d’y croire et nous nous battrons jusqu’à la dernière seconde, explique-t-il. Pourtant, la lourde défaite inaugurale contre la Colombie (0-3) aurait pu sonner le glas du parcours grec au Brésil. Mais avec Samaras, la Grèce a déjoué les pronostics, une fois encore.
Regroupés, combatifs, adroits en contre et opportunistes en attaque : c'est exactement ainsi que les Grecs avaient été champions d'Europe en 2004. Redoutable lorsqu’il est en pleine forme, Samaras garde toujours la confiance de son sélectionneur Fernando Santos, malgré des statistiques faibles pour un attaquant (9 buts en 76 sélections). Présent dans les grands matches, il dégage une sérénité et une assurance communicatives, qui parvient à désinhiber ses plus jeunes coéquipiers. En meneur d’hommes, qu’il a pris le temps de devenir, le natif d’Héraklion veut conduire les siens vers un nouvel exploit face au Costa Rica. Pour écrire un nouveau mythe grec.