Djorkaeff : « Des gestes de leader chez Benzema »

Présent au Brésil durant la Coupe du monde, Youri Djorkaeff livre son analyse sur le début de la compétition qu’il estime réussi. Enthousiaste au sujet des Bleus, le champion du monde 98 croit en eux, en Karim Benzema et en Didier Deschamps, à trois jours de France-Suisse, vendredi (21h) à Belo Horizonte

Youri Djorkaeff, quel regard portez-vous sur le début de ce Mondial ?

C’est impressionnant sur la qualité du jeu. C’est vraiment une Coupe du Monde très offensive, avec beaucoup de jeu, beaucoup de buts. Je pense qu’ils vont sûrement battre le record, même si je n’ai pas les chiffres. Deuxièmement, on a beaucoup parlé, avant le Mondial, des problèmes d’infrastructures. Je peux vous dire qu’à l’intérieur des stades, c’est extraordinaire, les stades sont magnifiques. Après, pour venir au stade, c’est un peu plus compliqué, mais dans le stade, il y a une ambiance assez incroyable, et ce sont des beaux stades de foot donc bravo aux Brésiliens ! Et puis il y a des belles équipes, il y a des grands joueurs, donc tout est réuni pour faire une belle Coupe du Monde !

Par quoi avez-vous été marqué sportivement ?

Je retiens surtout l’engagement des équipes sud-américaines, à part l’Equateur peut-être. Elles ont donné le ton et un tempo, notamment dans le premier quart d’heure, et c’est quelque chose qu’on avait rarement vu. Les équipes ont compris l’importance du premier match pour marquer les esprits. C’est une petite finale avant l’heure. C’est pour cela qu’il y a eu des surprises dans le résultat, comme dans le cas de l’Espagne contre les Pays-Bas (1-5) et du Portugal contre l’Allemagne (0-4).

Qu'avez-vous pensé du premier match des Bleus contre le Honduras (3-0) ?

De façon globale, ça a été une bonne entame de match. On a senti une équipe de France très bien organisée. Là où elle m’a vraiment impressionné, c’est qu’il y a eu très peu de déchets techniquement. On a eu à faire à un adversaire qui était, quand même, assez difficile à jouer, qui a vraiment cherché à casser le jeu, mais l’équipe de France a été bonne dans ses relances et dans ses récupérations de ballon. C’est vraiment, pour moi, le gros point positif.

Comment jugez-vous la performance de Karim Benzema, auteur d'un doublé ?

Il a été présent sur le terrain, mais aussi au niveau du caractère, de son implication au niveau de ses déplacements et de ses replacements. Mais je pense que ce qui a été important, c’est que Benzema a été très bon. Il a joué pour l’équipe et on a ressenti des gestes de leader, que l’on était, peut-être, moins habitué à voir et c’est bien. Ce n’est que du positif !

Comme définiriez-vous la patte Didier Deschamps ?

Il n’a pas attendu la Coupe du Monde et le fait d’être au Brésil pour peaufiner cette équipe-là. Il a commencé depuis le début. Il y a vraiment une étoile Didier Deschamps car dans la qualification, dans les moments difficiles, dans le tirage des groupes pour cette Coupe du Monde, dans le fait de faire son groupe aussi, on sent qu’il a cette étoile-là et qu’elle brille bien. Et tant mieux parce qu’elle brille aussi sur toute l’équipe de France et la France.

La Suisse sera le prochain adversaire (le 20 juin) des Bleus. C'est un test plus compliqué ?

Un peu plus difficile. J’étais en plus au match, les Suisses ont joué contre l’Equateur (2-1), qui était un match très compliqué pour eux. On a senti chez eux un problème de confiance pour entrer dans cette compétition. Ils se sont mis beaucoup de pression. Tout le monde les attend, tout le monde dit que c’est la meilleure équipe de Suisse qu’il n’y a jamais eu dans leur histoire. On dit aussi que c’est un groupe vraiment complémentaire, qui arrive à combiner la rigidité helvétique et la technique de tous ces jeunes joueurs. Oui, ça va être plus compliqué, mais si on impose notre rythme de jeu, il y a peu d’équipes qui ne vont pas être prenables. Je pense que la France a donné un tempo, et il faut qu’elle garde ce tempo qui lui va très bien. Et cela va être très difficile pour les équipes adverses.

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Loïc Briley