Domenech, la triste fin

Le sélectionneur des Bleus a disputé son dernier match un soir de juin 2010 à Bloemfontein. Il restera comme le sélectionneur finaliste de la Coupe du monde 2006 et l'auteur d'un double fiasco 2008-2010.

Lorsque le Conseil Fédéral de la FFF vote le maintien de Raymond Domenech à l'issue de l'Euro 2008, personne ne se doute de la débâcle à venir. Une campagne de qualification difficile, une Coupe du monde accrochée de justesse et une image déplorable. Voilà ce qu’il reste aujourd'hui des Bleus. La fin du cauchemar a été actée. Il était temps. Un long sommeil de six années a endormi le football français et coulé une génération de joueurs. Sous couvert d'anonymat, l’un d’entre eux avoue aujourd'hui « n'avoir eu absolument aucun contact avec le coach pendant cette Coupe du monde... Hormis quelques réunions et discussions collectives, Domenech a fonctionné en circuit fermé.»

Les techniciens de la L1 le reconnaissent facilement aujourd'hui. Entraîner une équipe, c'est au moins 50% de psychologie. Domenech n'en a jamais eu. Comme il n'a jamais appelé un joueur non sélectionné ou un entraîneur de club. Des choix tactiques discutables, également, à l'instar de cette titularisation d'un Gignac perdu sur le front de l'attaque face à l'Afrique du Sud alors que Mathieu Valbuena ou Florent Malouda, accélérateurs de jeu, rongent leur frein sur le banc.

« On n’est pas dans le même monde »

Cette ultime prestation des Bleus est surréaliste. La peur au ventre, les joueurs se cherchent. Fantomatiques. Des sparring-partners de Bafanas Bafanas fébriles au possible dès qu'ils n'ont pas le ballon. Qui dicte les consignes ? Le technicien. Il semble désormais évident que la campagne 2006 n'était qu'un feu de paille d'une équipe en totale autogestion autour du quatuor Barthez-Thuram-Makelélé-Zidane. A leur main. Déjà une histoire de main. Juste retour des choses.

La France a quitté l'Afrique du Sud sur un dernier couac, Raymond Domenech refusant de serrer la main de Carlos Alberto Parreira, sélectionneur de l’Afsud, ancien sélectionneur du Brésil, champion du monde 94. Ultime pied de nez de Domenech. Parreira déclare quelques minutes après la fin du match : « Je n'ai pas compris. C'est son staff qui est venu vers moi pour me dire qu'il ne voulait pas me serrer la main...» La France et son équipe doivent redorer leur blason après la piteuse prestation de ce mois de juin. Face aux journalistes, Domenech lâche : « On n'est pas dans le même monde.»

C. Co., à Johannesburg