Gyan libère les siens

En inscrivant le penalty victorieux des Black Stars, l’attaquant du Stade Rennais a donné à l’Afrique son premier succès dans cette Coupe du monde.

C'est en dansant que le Ghana a construit la première victoire africaine de ce Mondial. Dès la sortie du bus, puis dans le couloir des vestiaires, les Black Stars ont donné le ton et le rythme à des tribunes en transes, multicolores, dans lesquelles les maillots jaunes bafanas fraternisaient avec les cousins rouge jaune et vert du Ghana, plus que jamais à domicile. Cette ambiance et ce rythme, qu'ils ont pourtant longtemps tenté de briser, ont fini par faire perdre la tête aux défenseurs serbes. Une expulsion puis, à dix contre onze, une main dans la surface, ont placé Asamoah Gyan face à son destin. A cinq minutes de la fin, c'est toute l'Afrique qui a retenu son souffle, mais le pied de l'attaquant du Stade Rennais n'a pas tremblé. En inscrivant son penalty victorieux, Gyan est devenu, après Gaby Heinze, le deuxième buteur made in Ligue 1 de cette Coupe du Monde et n'a pas renié ses bonnes habitudes. Il y a quatre ans, en Allemagne, il avait inscrit le but le plus rapide de la compétition après 68 secondes de jeu contre la République Tchèque. Dans la foulée de ses treize buts en Ligue 1 cette saison, Gyan et son pas de danse ont placé sur orbite les Black Stars dans la perspective d'un huitième de finale, comme il y a quatre. A l'époque, le Rennais et le Ghana découvraient la compétition. Cette fois, même sans Michael Essien, portés par l'ambiance et les folles ambitions africaines de ce Mondial à domicile, ils sont prêts à en mettre plus d'un au pas...de danse.

Pierre Dorian à Pretoria