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Houllier, ce n'est qu'un au revoir

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Le DTN du football français tient une - très - large part de responsabilité dans le naufrage collectif de la maison France. A l’origine du maintien de Raymond Domenech à la tête des Bleus à l'issue de l'Euro 2008 au cours d'une mascarade de Conseil Fédéral, Gérard Houllier a préféré prendre la parole pour mieux évacuer ses responsabilités...

Unanimement reconnu à l'échelon international, à l'image notamment de son rôle de consultant technique auprès de la FIFA pendant cette Coupe du monde, Gérard Houllier affiche une personnalité bicéphale dans l'Hexagone. Parfois sec et désagréable, l'ancien entraîneur de l'OL sait aussi arrondir les angles, faire preuve de positivisme voire même de réelle sympathie dans son costume de consultant sur les matches de Ligue des Champions ou à la tête officieuse des nébuleux conseils fédéraux de la FFF. Houllier, parfait lieutenant, s'est transformé en meneur d'hommes au fil des ans. Apôtre du beau jeu et de l'école technico-française qui a fait la fierté du football tricolore pendant des décennies, il s'élève en garant des institutions françaises.

Mis en cause par Jean-Michel Larqué samedi matin (NDLR : "Gérard veut prendre sa revanche sur le France-Bulgarie qui nous a privé de la Coupe du monde 94 ». « Si Gourcuff ne met pas son but contre la Roumanie, on coupe la tête de Domenech et je suis sûr qu'Houllier prenait les Bleus ». « Domenech est nul »), Gérard Houllier a pris la parole en exclusivité sur RMC quelques heures plus tard. Il était temps. Houllier a échangé avec Larqué (voir par ailleurs) avant de livrer son sentiment sur l'affaire Anelka : "C'est au sélectionneur de dire : 'Tu fais tes valises et tu rentres'. Si je suis responsable, c'est ce que je fais. Honnêtement, j'ai été choqué, avoue le DTN. En 2008, les joueurs voulaient que Domenech reste. Ensuite, c'est vrai que je me suis posé la question de savoir pourquoi cette équipe ne progressait pas..."

Enfin ! Un aveu d'impuissance si ce n'est d'échec. Inexistante à l'Euro 2008, l'Italie a renvoyé Roberto Donadoni à l'issue de la compétition. Domenech, lui, est resté. Car Houllier a œuvré. Par défaut. Domenech est issu du giron fédéral. On lave le linge sale en famille, on ne fait pas de vagues et on reste entre nous. Et il était trop tôt pour Didier Deschamps, pourtant ultra expérimenté…

Le temps de passer à autre chose

Si le Conseil Fédéral a maintenu Raymond Domenech à la tête des Bleus à l'issue de l'Euro 2008, Houllier y est pour beaucoup. Le DTN a tissé sa toile auprès des membres septuagénaires de la table ronde afin que Domenech reste. Ou que Deschamps, voire d'autres candidats plus ou moins farfelus, s'engouffrent dans la maison bleue. On lui doit donc une belle part de responsabilité autour du fiasco retentissant de l'équipe de France pendant ce Mondial 2010. Pis, une forme de laisser aller réel dans le jeu et la gestion des hommes depuis quatre ans. Domenech a flingué une génération de joueurs. Par ses choix et sa communication. Détestable. Houllier doit taper du poing sur la table. Maintenant. Convaincre Escalettes qui a son oreille de se retirer. Et qu'il en fasse de même. Il y a faute professionnelle. Messieurs, vous avez donné au football français et le football français vous l'a bien rendu. De grâce, il est temps de passer à autre chose, de clarifier la situation, de repartir sur des bases transparentes à la tête des Bleus et de la FFF.

C.Co, à Johannesburg