Iran-Espagne: les femmes iraniennes devraient être encore interdites de stade

À l'occasion du match entre l'Iran et l'Espagne, les femmes devaient à nouveau pouvoir investir les tribunes du stade d'Azadi, à l'ouest de Téhéran, pour regarder la rencontre sur écran géant. Une première depuis 1981. Sauf que d'après les dernières informations, la police devrait interdire la manifestation.

C'est un moment d'histoire que devaient vivre les supportrices iraniennes ce mercredi soir. À l'occasion du match entre la Team Melli et l'Espagne (20h), pour le compte de la deuxième journée du groupe B de la Coupe du monde 2018, les femmes iraniennes auraient dû retrouver les tribunes du stade Azadi, situé à l'ouest de Téhéran. Une situation inédite depuis le 5 octobre 1981. Car en effet aucune d'entre elles n'a pu pénétrer dans une enceinte en Iran en 37 ans. 

Mais alors qu'une vente de billets pour les deux sexes avait déjà été mise en place - orchestrée par le mouvement Open Stadiums, qui vise à mettre fin à la discrimination et permettre aux femmes d'entrer dans les stades - les dernières informations laissent penser à un changement de directives.

La police interdit l'accès au stade

Dans un de ses derniers tweets, Open Stadiums explique que la police interdit l'accès au stade et n'autorise pas le visionnage de la rencontre au sein de l'enceinte. Des familles rassemblées autour du stade Azadi tenteraient tout de même d'y accéder. Pour l'instant en vain.

Le président de la FIFA, Gianni Infantino, s'est déjà exprimé sur le problème en mars dernier, lorsque 35 femmes avaient été détenues pour avoir tenter d'entrer sur la pelouse lors du derby entre Esteqhlal et Persepolis. Celles-ci avaient été rapidement libérées. "L'Iran m'a promis que très bientôt les femmes pourront assister aux rencontres", avait alors déclaré Infantino.

#NoBan4Women, le hashtag qui se répand sur les réseaux sociaux (et en Russie)

Sara, une activiste iranienne, a été interrogée par le New York Times vendredi dernier pour l'entrée en lice de la Team Melli dans la compétition face au Maroc (1-0). Elle expliquait qu'elle vérifiait toutes les deux minutes son billet pour assister au match. "C'est comme un trésor pour moi", affirmait-elle. Car pour la première fois de sa vie, elle pensait pouvoir assister à une rencontre de son équipe nationale. Elle a profité de l'occasion pour faire passer son message d'égalité dans les tribunes, notamment par le biais du hashtag #NoBan4Women qui se répand sur les réseaux sociaux. Mais un message qui, jusqu'à présent, ne touche pas les autorités iraniennes.

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Clément Pons