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L’Italie est éternelle

La Squadra Azzurra sera une nouvelle fois un outsider sérieux.

La Squadra Azzurra sera une nouvelle fois un outsider sérieux. - -

Pour cette Coupe du monde, l’Italie n’a peut-être plus la pléiade de champions qu’elle a pu avoir par le passé. Mais l’équipe, finaliste de l’Euro 2012, troisième de la Coupe des Confédérations 2013, ne doit pas être enterrée.

La Nazionale est toujours meilleure lorsqu’on ne l’attend pas. En 2006, au sortir d’un Euro 2004 raté et dans la tourmente en raison du scandale des matches truqués, personne ne donnait aucune chance à la Squadra Azzurra, qui allait pourtant remporter sa 4e Coupe du monde. En 1982, déjà, l’Italie n’avait pas la meilleure équipe, mais avait fini par s’imposer, avec notamment une superbe victoire face au favori, le Brésil de Télé Santana (3-2). Dernier exemple, l’Euro 2012, avec une place en finale, alors qu’on lui promettait l’enfer en demie face à l’Allemagne (2-0).

Deux défaites en quatre ans

L’Italie actuelle a son mentor : Cesare Prandelli. Le technicien a pris les rênes d’un groupe traumatisé à la suite de l’élimination au premier tour du Mondial 2010 – inédite depuis 1974 - après une défaite face aux modestes slovaques (2-3).

Il a immédiatement bâti son collectif sur un principe, celui de l’exemplarité. Avec un slogan : « Le maillot, tu dois le mériter ». Fin tacticien, il a donné un allant offensif à l’équipe, loin du « catenaccio », ce système ultra-défensif qui colle à l’image du pays. Le « commissario tecnico » n’hésite pas à user du 3-5-2, une vraie révolution de l’autre côté des Alpes. Prandelli, qui a récemment prolongé de deux ans son engagement au poste de sélectionneur, réussit brillamment ce qu’il entreprend. Il arrive même à concerner et à faire participer aux tâches défensives le joyau incontrôlable, Mario Balotelli, un véritable exploit.

Pour ce Mondial brésilien, l’homme de 56 ans ne fait pas de complexe d’infériorité, même si les mauvaises langues ne cessent de lui rappeler que son palmarès est toujours vierge. Comme en 2012, Prandelli souhaite conduire l’Italie au plus haut et ne s’en cache pas : « Nous devons nous organiser pour aller en finale. Moi je veux aller en finale, après on verra ». Pour l’instant, sa méthode marche. Ses hommes n’ont perdu que deux matchs officiels en quatre ans, la finale de l'Euro 2012 contre l'Espagne (0-4) et en poules de Coupe des confédérations contre le Brésil (2-4).

Dans le groupe de la mort

La Nazionale repose sur deux piliers d’expérience : Buffon et Pirlo. Elle peut aussi se targuer de pouvoir compter sur des valeurs sûres à différents étages, comme Thiago Motta, auteur d’une saison à couper le souffle avec le PSG, De Rossi, Balotelli, ou encore Chiellini. Pour le reste, ce sont principalement des joueurs phares de Serie A.

Ce collectif, bien qu’équilibré, n’aura vraiment pas la tâche aisée. Le tirage au sort lui a réservé la poule D, le « groupe de la mort ». Les Italiens devront d’abord se frotter à l’Angleterre le 14 juin. Match au sommet dans la fournaise de Manaus, un climat étouffant où tout effort est une souffrance.

Six jours plus tard, ils se mesureront au Costa Rica, a priori à leur portée, avant de jouer ce qui constituera certainement une « finale » face à l’impressionnante armada uruguayenne. Pour ce dernier match, la Squadra Azzurra se rappellera au bon souvenir de la Coupe des Confédérations 2013, quand elle avait gagné la petite finale face à la Céleste (2-2, 3-2 t.a.b).

Pour rentrer de plain-pied dans sa compétition au Brésil, l’Italie a décidé de disputer un match amical aux couleurs locales, le 8 juin contre Fluminense, à Volta Redonda. Une manière de se mettre en confiance avec un match de gala, en minimisant les risques. De l’italien dans le texte.

L’outsider transalpin n’a jamais la meilleure équipe, ni la faveur des pronostics. Mais une chose est certaine, il a quatre étoiles mondiales gravées au-dessus de son blason. Il ne faut jamais l’oublier avant de l’enterrer totalement.

Nathan Gourdol