La défaite a plombé l’ambiance

- - -
Les drapeaux ghanéens continuent de flotter au vent, mais les mines ne sont plus à la fête. Il est 23h30, et les supporters sud-africains quittent le stade de Soccer City dépités, après la défaite du Ghana face à l’Uruguay. « Je suis déçu et triste, mais je suis surtout en colère, s’emporte Marco. Quand on est mesure de punir une équipe comme aujourd’hui, eh bien on n’arrive pas à le faire. Je crois qu’on devient trop complaisant. On aurait dû gagner ce match. » Son ami Kogmotso réagit à son tour. « On souffre toujours de la mentalité coloniale. Les Africains ne croient pas en eux. Même si vous avez tout pour gagner, vous perdez quand même. C’est pathétique ! »
Après ce quart de finale de folie, la déception est à la hauteur des espoirs placés dans les « Baghana », comme avaient été surnommés les joueurs ghanéens par la presse sud-africaine en référence aux Bafana locaux. Et c’est vraiment la colère qui prévaut. Pas de larmes, mais des critiques. Patrick, le visage coloré aux couleurs du Ghana, s’emporte à son tour. « Je crois qu’ils devraient faire comme au Nigeria, plaisante t-il, suspendre les joueurs de compétition internationale pendant deux ans pour revenir meilleurs. S’ils ont perdu ce match, c’est parce ce qu’ils n’ont pas suffisamment confiance en eux, et aussi parce qu’ils n’étaient pas assez concentrés. »
Les organisateurs exhortent les fans à rester mobilisés
Parmi les fans et dans les médias, on essaie aussi de mettre en avant le beau parcours des Ghanéens. Et chez les organisateurs, on exhorte les fans à rester mobilisés. « Le parcours de l'Afrique s'est arrêté mais l'Afrique est toujours hôte de la Coupe du monde et nous espérons que l'ambiance et l'atmosphère que nous avons vues persistera jusqu'au 11 juillet, souligne Rich Mkhondo, le porte-parole du comité d’organisation. Nous ne doutons pas que les Sud-Africains et tous les Africains continueront à soutenir la Coupe du monde… » Reste que sur le continent, on se rappellera longtemps de ce penalty raté qui aurait pu donner aux Africains une raison d’être encore plus fiers de leur Coupe du monde.