La métamorphose des Bleus

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La vie au sein du groupe des Bleus a basculé une première fois il y a dix jours lors d’une sortie décapante de Patrice Evra à Tignes. « Moi, je crois en cette équipe et je vais à cette Coupe du monde pour la gagner, pas pour faire un safari. Sinon, je reste chez moi. On n’est pas une grosse équipe, mais on a des grosses individualités. Il est temps que ces individualités se transforment en grosse équipe, qui battra toutes les autres. On n’est pas un groupe dans lequel certains se disent : ‘Il ne fait pas ça alors que je ne le fais pas’. Mais il va falloir faire plus pour l’autre. On est comme une famille. Il faut régler les problèmes dès qu’ils se présentent. Celui qui ne respecte pas ça, que ce soit un jeune ou un cadre, il faut qu’il soit remis en place. » Si personne n’a encore été remis à sa place, le message de joueur de Manchester United a donné le la.
Certainement revigoré par sa fin de saison à Manchester United où il s’est vu confier le brassard de capitaine par Sir Alex Ferguson, Evra veut s’imposer comme l’un des cadres de cette équipe de France. Il se comporte comme tel en tout cas. Il n’hésite pas à titiller, voire à haranguer ses partenaires. Le capitaine (d’un soir ?) a par exemple motivé toute la semaine le « minot » Mathieu Valbuena avant d’affronter le Costa Rica. « Tu vas entrer et tu vas marquer », lui a-t-il notamment dit. Résultat ? Le Marseillais a inscrit le but de la victoire.
Diaby : « Evra prend l’équipe en main »
« Il prend un peu l’équipe en main, explique Abou Diaby au sujet de l’émergence de Patrice Evra. Il essaie de nous tirer vers l’avant. C’est une bonne chose pour le groupe. Cela fait longtemps qu’il est dans cette équipe. C’est un joueur qui a beaucoup d’expérience. » L’ancien latéral monégasque ne sait pas encore s’il conservera le brassard pour la rencontre de dimanche face à la Tunisie. Ou si Thierry Henry, au cas où ce dernier retrouverait une place de titulaire, le reprendra. Quoi qu’il en soit, l’attaquant de Barcelone reste l’un des éléments fort dans le vestiaire. Son comportement et son investissement ne sont pour le moment pas à remettre en cause.
D’ailleurs, le choix de Domenech de promouvoir Evra au rang de capitaine a surpris, lorsque l’on sait qu’il n’a pas fait partie de la délégation de joueurs qui ont négocié les primes il y a quelques jours avec Noël le Graët. Henry y était, tout comme William Gallas, Eric Abidal, Nicolas Anelka et Jérémy Toulalan. Franck Ribéry aurait du être de la négociation. Mais il était alors en transit entre Munich et Tignes. La star du Bayern reste d’ailleurs le principal « ambianceur » de l’équipe. Sur et en dehors du terrain, il donne le ton. Brassard ou pas, il reste un élément écouté du groupe France. Jérémy Toulalan s’affirme lui aussi. De son côté, Eric Abidal, toujours aussi posé dans son leadership, reste écouté des plus jeunes. En revanche, William Gallas a perdu de son standing. Les incertitudes liées à son mollet et à son avenir le perturbent. Son orgueil en a pris un coup lorsqu’Evra a hérité du brassard. Dans l’attente de retrouver ou pas de sa superbe, il se fait pour le moment discret…