
Le Brésil en enfer, l’Allemagne au paradis

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Il sera donc écrit que l’Allemagne traumatisme les peuples et leur football en demi-finale de Coupe du monde les 8 juillet. En 1982, c’était la France. En 2014, au tour du Brésil. Qui aurait pu prédire un tel massacre ? Qui aurait pu annoncer, il y a quelques heures, une mise à mort d’une telle brutalité en mondovision pour le pays hôte ? L’Allemagne a humilié le Brésil. En long, en large et en travers. Dans tous les sens. Un grand moment de l'histoire du football. A la trentième minute, c’était déjà plié. 5-0, merci, au revoir. La dernière équipe à prendre cinq buts en première période d’un match de Coupe du monde ? Haïti en 1974 contre la Pologne… Les sixième et septième seront pour la seconde période. Certains évoqueront les absents, Thiago Silva, Neymar, et tenteront de trouver des excuses. A ce niveau, il n’y en a plus.
Une équipe était bien meilleure que l’autre ce mardi à Belo Horizonte. Elle prend la direction de la finale. Souvent placée, jamais gagnante, cette génération allemande va avoir l’occasion de soulever la Coupe du monde au pays du football. En quête du quatrième Mondial de l’histoire de son pays pour sa... huitième finale (un record), elle aura même droit à un remake : l’Argentine, comme en 1986 et 1990, ou les Pays-Bas, comme en 1974. Deux fois sur trois, l’ex-RFA avait gagné à la fin. Au Maracana, dimanche, la Mannschaft sera favorite. Comment ne pas lui accorder ce statut après une telle démonstration signée Müller (11e, son cinquième but de la compétition), Klose (23e, son 16e but en Coupe du monde, record du genre d'un certain Ronaldo battu, dernier clou dans le cercueil brésilien), Kroos (24e, 26e), Khedira (29e) et Schürrle (69e, 79e) ?
Pire que 1950
Mais le sujet du soir n’est pas l’Allemagne, même qualifiée. Il s’agit bien du Brésil, qui va désormais vivre la longue agonie des quelques jours le séparant du match pour... la troisième place (samedi). La Seleçao n’avait pas le choix : elle devait remporter SA Coupe du monde. Mission ratée. Et atterrissage façon crash. Depuis le début de la compétition, son niveau intriguait, inquiétait. On a désormais compris pourquoi. Dépassé dans tous les secteurs de jeu, sans inspiration devant et à la rue comme jamais derrière, le Brésil a vécu une humiliation en forme de pied de nez à l’histoire.
Avec ce Mondial chez lui, le pays du roi Pelé espérait oublier une bonne fois pour toutes le traumatisme de l’Uruguay au Maracana en 1950. Chose faite. Mais pour laisser place à une version encore pire. Le Brésil n’avait jamais encaissé sept buts en Coupe du monde (son record était de cinq contre la Pologne en 1938). Il n’avait subi qu'une défaite de cette ampleur dans son histoire, un 6-0 en Uruguay en 1920. Mais jamais sur son sol. JA-MAIS. Elle arrive au plus mauvais moment. Les dix dernières minutes, les « olé » du public accompagnaient la mise en bière. On ne l’a pas rêvé, ce 7-1 (Oscar pour la réduction du score à la 90e) est bien arrivé. Impensable. Dingue. Mais réel. Un conseil : ne disputez jamais une demi-finale de Mondial contre l’Allemagne un 8 juillet. Ça laisse des traces. Pour l’éternité.
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