Les Bleuets retrouvent des couleurs

L'équipe de France U20 - -
Il y a des matches, comme ça, qui peuvent créer les bases des plus grands triomphes. Des références dans le jeu comme dans l’envie à même de vous lancer vers le Graal. Et quelque chose nous dit que le France-Turquie de ce mardi soir, en huitième de finale du Mondial des moins de 20 ans, a tout pour rentrer dans cette catégorie. C’est bien simple : on a retrouvé les Bleuets. Ceux qui annonçaient venir disputer la gagne dans cette compétition après une préparation très réussie (7 victoires et 2 nuls en neuf mois). Ceux qui chantaient leurs ambitions et les légitimaient par leur talent sur le pré.
Parfois très poussifs au premier tour, conclu sur une seule victoire en trois matches, les joueurs tricolores (demi-finalistes de l'Euro 2012 des moins de 19 ans) ont su profiter d’un contexte tendu, devant 15 000 spectateurs déchaînés en faveur des locaux, pour se réveiller et aller chercher une victoire large et très convaincante (4-1). Des certitudes, aussi. Entre la détermination et l’envie affichées, la qualité du jeu pratiqué et la confiance née d’un tel succès, les joueurs de Pierre Mankowski ont oublié la défaite face à l’Espagne (1-2) et entamé de la meilleure façon possible ces matches à élimination directe où tout jour sans peut être synonyme de voyage retour. « Ça avait été un peu compliqué lors du premier tour, analyse Jean-Christophe Bahebeck. On était timoré et pas très content de nous. On a vraiment voulu se racheter sur ce match. Les Turcs voulaient faire un gros match et on a su répondre présent. On avait été un peu critiqué après le premier tour mais c’est normal car il y avait beaucoup d’attentes. On s’est remobilisé car on ne voulait pas s’arrêter au stade des huitièmes. On sait qu’on est capable de plus. J’espère que ça continuera comme ça. »
L’Ouzbékistan en quart
Qualifiée pour les quarts, la France y retrouvera l’Ouzbékistan (vainqueur de la Grèce, 3-1), ce samedi à Rize. Et peut rêver plus loin. Car sur ce qu’on a vu face à la Turquie, il faudra être fort pour aller chercher ces Bleuets retrouvés… « L’Ouzbékistan ? On les a vus jouer face à la Grèce, on a vu de quoi ils étaient capables mais on ne les connait pas plus que ça, juge Bahebeck. Même si c’est l’Ouznékistan, il faudra les respecter, les prendre au sérieux. Ils ne sont pas en quart pour rien, ça va être un match très difficile. » Et le déroulé de ce huitième, dans tout ça ? A sens unique, et bleu, en première période. Avec un Paul Pogba royal en plaque tournante. Une domination évidente conclue par deux buts signés Kondogbia (1-0, 19e) et Bahebeck (2-0, 34e). Dépassés, les Turcs tentaient de sortir les Bleuets du match avec un début de bagarre générale juste avant le retour aux vestiaires. Mais il en fallait plus pour déstabiliser nos jeunes pousses.
Et si le pays organisateur aura pu y croire quelques minutes au début de la seconde période, avec ce sentiment qu’un but rapide pouvait changer le cours du match en leur faveur, les Bleuets sauront se remettre dans le sens de la marche pour conclure. Thauvin ratait un penalty (65e) provoqué par un Bahebeck intenable. Mais Sanogo mettait les joueurs français à l’abri trois minutes plus tard (3-0, 68e). Et Veretout enfonçait le clou (4-0, 74e) avant de voir Bakis réduire le score (4-1, 77e), conséquence d’un relâchement inévitable une fois la qualification assurée. Un détail. Car l’essentiel est ailleurs. Dans ces Bleuets qui ont retrouvé leurs ambitions légitimes.
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