Nasri : « Plus envie de connaître l'échec »

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Ça y est, c'est la rentrée en équipe de France. Comment la vivez-vous ?
La rentrée nous fait énormément de bien, surtout qu'il y a un objectif assez extraordinaire à la clé avec la qualification pour une Coupe du Monde en Afrique du sud. Donc la rentrée des classes est très bonne et on espère que ça va bien se passer...
C'est oublié, l'Euro et le cauchemar que vous avez vécus là-bas ?
Il faut oublier. Mais aussi en tirer certaines leçons pour ne plus répéter les erreurs qu'on a pu commettre. Le premier enseignement, c'est de réagir plus comme une équipe que comme une somme d'individualités. Avoir plus de communication entre nous. Se sentir tous bien concernés par les événements et mesurer la chance qu'on a d'être en sélection. Tout le monde en est conscient. Je pense qu'on a retrouvé une équipe de France assez conquérante contre la suède (victoire 3-2). Maintenant, il faut retrouver ça pendant les éliminatoires.
C'est Raymond Domenech qui a changé ou c'est vous, les joueurs, qui allez changer ?
Le coach est toujours le même ! Ça n'a pas marché parce que nous, les joueurs, on n'a pas été à notre niveau sur le terrain. On en est conscient. On sait l'objectif qu'on a. On a des jeunes joueurs, on a une nouvelle équipe avec un objectif commun : aller en Afrique du Sud et disputer la Coupe du Monde. Maintenant on va mettre tout de notre côté pour pouvoir y participer et donc faire de bons éliminatoires.
Ça va être facile de rectifier tout ça, aussi près de l'Euro ?
Oui, c'est assez facile. On connait tous l'objectif. On n'a pas envie de connaitre une autre désillusion après le gros cauchemar qu'on a vécu. En plus, nous les jeunes joueurs, on a mesuré la chance qu'on avait de participer à un Euro. On a connu l'échec, maintenant on n'a plus envie de le connaitre.
L'ambiance est bonne entre vous, vous avez réussi à tourner la page ?
L'ambiance est très bonne. On est tous contents de se retrouver, de parler un peu de nos clubs et surtout c'est important d'avoir tous envie de bien débuter les éliminatoires. La page est tournée. On va pas refaire le monde pendant je ne sais pas combien de temps ! On est rentré en club, on a commencé les championnats, on a disputé un match amical avec la sélection. Aujourd'hui, on aborde une compétition qui n'a rien à voir. Donc oui, la page est bel et bien tournée.
Avec un seul pays qualifié par poule, il va falloir très bien commencer dans ce groupe...
C'est bien pour ça que je dis que la rentrée est très importante et qu'on a tournée la page ! Parce que si on commence à penser à nos vieux démons, ça risque d'être très difficile. En plus c'est un groupe qui est très délicat avec un déplacement en Roumanie lors du prochain rendez-vous (11 octobre). Donc il faut bien commencer face à l'Autriche et à la Serbie, c'est clair.
Parlez nous un peu du jeu de vos adversaires. Les Roumains, les Serbes des jeux que vous connaissez... Les Autrichiens on les a vus aussi à l'Euro, qu'est ce que vous en pensez ?
Les Serbes sont des très bons footballeurs très techniques, évoluant dans des grands clubs. Ce sont des joueurs qui sont connus du grand public et ça a toujours été une équipe qui pratique du bon football. Les Roumains, on sait que c'est une équipe qui est difficile à jouer, surtout chez eux, qu'ils sont costauds avec une bonne assise défensive. Les Autrichiens, pour moi, ont peut-être un potentiel inférieur aux deux autres, mais ça reste quand même délicat d'aller gagner là-bas. Mais si on joue à notre niveau, si on montre le visage qu'on veut montrer de l'Equipe de France, ça risque de bien se passer en Autriche.
Le visage de l'Equipe de France est en train de changer... est ce que le jeu de l'équipe de France va changer ?
Je trouve déjà que contre la Suède, on avait plus d'ambitions dans le jeu, on attaquait beaucoup plus que lors de l'Euro. On nous avait beaucoup reproché d'être une équipe à vocation défensive... Je pense qu'aujourd'hui on peut s'appuyer sur le potentiel offensif de l'équipe de France parce qu'il y a des joueurs de qualité devant, on en est tous conscients. Et ça passe aussi par marquer des buts pour gagner des matchs.
Dans cette équipe, y'a toujours des patrons ou vous en cherchez un peu ?
Y'a des leaders qui sont toujours là. Des gars comme Thierry (Henry) ou William (Gallas) étaient des leaders par le passé et sont encore plus leaders, après les départs de Claude (Makelele) ou de Lilian (Thuram). Après personne ne va s'inventer leader, être leader c'est naturel : soit on est un leader technique, soit un leader par la parole. Et ces deux-là sont des leaders. En attendant les retours de Patrick (Vieira) de Willy (Sagnol) et de Franck (Ribery). Mais on n'a pas besoin de onze leaders sur le terrain, non plus ! Il en faut, un, deux et après que tout le monde suive la même direction.