Nigeria : l’affaire des primes est réglée

Après avoir refusé de s’entraîner jeudi pour protester contre le non-versement des primes de Coupe du monde, les « Super Eagles », adversaires des Bleus lundi en 8e de finale, ont finalement trouvé un accord avec leur Fédération.

La grève de l’entraînement n’aura donc duré qu’un jour. Une issue favorable a en effet été trouvée dans le conflit qui oppose les joueurs du Nigeria, adversaire des Bleus lundi en 8e de finale de la Coupe du monde, et leur fédération au sujet des primes. Les Super Eagles sont bien arrivés ce vendredi à 17h (heure locale) à leur hôtel de Brasilia, occupé au premier tour par... les Ghanéens et leur problème de primes. A peine le temps de poser les affaires au « Brasilia Palace » que les joueurs sont remontés dans le bus, direction l’entrainement sur le terrain des pompiers de Brasilia, qui sert de base pour toutes les équipes qui jouent dans la capitale du pays.

Tout semble donc revenu dans l’ordre chez les Super Eagles. Le staff avait ouvert l’entraînement 15 minutes pour les médias. Au bord du terrain, c’est le chef de presse de l’équipe du Nigeria qui est venu éteindre l’incendie… Un peu embarrassé, quand même, pour répondre aux questions sur les primes. « C’était peut-être un thème de la réunion de jeudi, mais je n’y étais pas, a indiqué Benjamin Alaiya. Je ne peux pas vous dire, c’est aux joueurs de répondre à ça. »

« Tout est réglé, tout est payé » a-t-il cependant assuré. Le président du Nigeria est-il intervenu au téléphone jeudi matin auprès des joueurs ? « C’était simplement pour les féliciter de la qualification, comme l’a fait Barak Obama avec les USA » a indiqué le chef de presse. Le secrétaire général de la fédération est-il parti à Lagos chercher l’argent ? « Je ne suis pas au courant, mais vous savez, il voyage beaucoup ! » L’argent va-t-il arriver par avion, comme le Ghana il y a deux jours ? En guise de réponse, de grands éclats de rires, puis : « Non, non, non… »

Troussier : « L'Afrique, c'est une désorganisation organisée »

Quelle qu’en soit l’issue, ce type d’affaires marquera les équipes africaines dans cette Coupe du monde 2014. Après le Cameroun avant le début de la compétition, le Ghana, éliminé mercredi, a aussi été au cœur d’une affaire de primes. Une valise en provenance du Ghana dans laquelle se trouvait trois millions de dollars en liquide avait été spécialement transférée à destination des Blacks Stars mercredi en marge d’un ultime Portugal-Ghana (2-1).

« L’Afrique, c’est une désorganisation organisée, commente le technicien français Philippe Troussier, sélectionneur du Nigeria en 1997. Ils ont besoin d’avoir le ministre qui entre dans le vestiaire… C’est ça, l’Afrique. Ils ont besoin ce contexte-là. Le jour où la valise arrivera dans le vestiaire, les joueurs partageront entre eux les liasses de billets et même si ça ne représente que 1 000€ chacun, c’est ce qui fait qu’ils seront prêts. » 

AB avec JRi