Pays-Bas-Argentine sur un air de France-Allemagne

Les Pays-Bas s’apprêtent à se mesurer à l’Argentine ce soir (22 h) pour une place en finale. Une affiche qui rappelle justement la finale de 1978, véritable traumatisme pour les Bataves (défaite 3-1) à l’instar du France-Allemagne 1982.

Cette Coupe du monde recèle de clins d’oeil au passé. Après l’Algérie qui recroise l’Allemagne après le « match de la honte » de 1982, la France face à ces mêmes Allemands depuis l’attentat non sanctionné de Schumacher sur Battiston, c’est au tour de l’Albiceleste et des Oranje de faire resurgir le poids de l’Histoire. Et plus exactement, la finale de 1978 remportée par l’Argentine à domicile après prolongation (3-1). Similitude troublante avec le France-RFA, reste gravé dans toutes les mémoires en France et passé au chapitre de l’anecdote outre-Rhin, la rancœur est surtout féroce aux Pays-Bas.

Avant le coup d’envoi du match de cette finale, cela avait déjà mal démarré. Le contexte est lourd, la Coupe du monde se déroule sous la dictature du général Jorge Videla qui n’hésite pas à réprimer dans le sang ses opposants. Malgré les appels au boycott, la compétition est maintenue. La pression est terrible sur les Argentins qui doivent à tout prix la gagner pour redorer l’image de leur pays. Tous les moyens sont bons, même l’absence de fair-play puisque les Sud-Américains refuseront que l’ailier batave René van de Kerkhof ne joue avec un plâtre au poignet. A tel point que les Hollandais iront même jusqu’à menacer de ne pas jouer. Grosse tension dans les vestiaires. 

Laver l'injustice et rectifier l'anomalie

Finalement, le match débute avec 30 minutes de retard. Van de Kerkhof jouera avec un bandage. Durant toute la rencontre, les Oranje ne vont cesser de se plaindre de l’arbitrage. Fidèles à leurs habitudes, les Sud-Américains en profitent pour distribuer quelques coups. Et aggravent leur cas, eux qui sont soupçonnés de corruption après le 6-0 infligé au Pérou au second tour et qui devaient en inscrire 4 pour espérer se qualifier…

Le sentiment d’injustice voire « de vol » va s’amplifier pour les Hollandais, surtout après leur cruelle défaite lors de la prolongation. Aucun néerlandais ne participera à la remise des médailles. Officiellement, en signe de protestation contre la dictature. Depuis, les Pays-Bas ont battu les Argentins 2-1 en quarts de finale 1998. Mais ce soir, Robben and Co rêvent surtout de laver l’injustice et de rectifier cette anomalie qui veut qu’en trois finales (1974, 1978 et 2010), leur pays n’a jamais été sacré champion du monde.

La rédaction