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Quel héritage pour l’Afrique du Sud ?

Le Green point stadium du Cap

Le Green point stadium du Cap - -

« Legacy » (héritage) : c’est un mot qui revient souvent en Afrique du Sud pour justifier les investissements réalisés pour la Coupe du monde. Qu’en est-il vraiment ? Que va léguer l’événement au pays organisateur ? Réponses en cinq points.

Infrastructures
Elles ont constitué les plus grosses dépenses de l’Etat, mais c’est sans aucun doute le plus lourd héritage que la Coupe du monde va laisser au pays. L’Afrique du Sud a consacré environ 2 milliards d’euros pour la rénovation de routes, d’aéroports et la mise en place de transports urbains. Et tout cela va rester. Les habitants de Johannesburg ont découvert les transports en commun. Il y a maintenant un réseau de bus, mais aussi un train à grande vitesse, le Gautrain, qui relie le quartier de Sandton à l’aéroport de Johannesburg. Le réseau routier aussi a été considérablement amélioré, ce qui a permis de diminuer les gros problèmes de trafic aux abords des agglomérations.

Stades
Le pays a dépensé plus d’un milliard d’euros pour construire ou rénover les dix stades de la Coupe du monde. Les stades emblématiques comme Soccer City à Johannesburg, Moses Mabhida à Durban ou Green Point au Cap ne devraient pas avoir de mal à se trouver une nouvelle utilité après le Mondial. Dès le mois prochain, le stade de Soccer City sera le théâtre d’un choc de rugby entre les Springboks et les All Blacks. Les clubs de football du Cap et de Durban se sont de leur côté engagés à jouer dans ces nouvelles enceintes dès le début de la saison prochaine. Le grand challenge des autorités réside donc à trouver un nouvel usage aux stades des petites villes comme Polokwane, Nelspruit ou Port-Elizabeth. Dépourvus d’équipe emblématique et à l’écart des grands axes de circulation, l’avenir de ces trois stades est très incertain. Mais pour l’instant, les municipalités concernées préfèrent garder le silence sur la question.

Sécurité
Pour assurer la sécurité des visiteurs étrangers et des équipes de football, la police sud-africaine a mis en place un dispositif exceptionnel et se préparait à l’évènement depuis plusieurs années. « La Coupe du monde a apporté beaucoup à la police et à son efficacité, et nous allons en bénéficier sur le long terme, explique Vishnu Naidoo, le porte parole de la police nationale. Nous avons embauché 50 000 policiers pour l’évènement, on s’est procuré des nouveaux équipements qui vont nous servir pendant des années, et puis nos hommes ont été entraînés, ils sont aujourd’hui bien plus compétents qu’ils ne l’étaient. » Mais si la police s’est montrée très efficace à combattre les agressions contre les étrangers, les Sud-africains attendent de voir si elle le sera toujours autant pour assurer leur sécurité à eux.

Patriotisme
Comme cela a déjà été le cas dans l’histoire de l’Afrique du Sud, les autorités avaient fait le vœu que le sport aide à l’unité du peuple. Leur vœu s’est réalisé. On a assisté dans le pays à des rassemblements sans précédent, et beaucoup de Sud-africains ont eux-mêmes confié n’avoir jamais vécu de telles choses dans leur pays. Que restera-t-il de tout ça après le Mondial ? Difficile à dire. Mais la confiance est de retour. « Les Sud-Africains croient de nouveau en eux, explique Mike Lee, un observateur indépendant. Le succès de cette Coupe du monde, après toutes les critiques, a rendu le peuple plus fort, et plus confiant. Maintenant, ils savent qu’ils peuvent réaliser de grandes choses. » Comme organiser les Jeux Olympiques à moyen terme ?

Football
La Fifa avait promis de participer au développement du football à l’occasion de cette Coupe du monde en Afrique. L’instance a déjà mis sur pied deux académies de football sur le continent. Une à Khayelitsha, un township du Cap, et l’autre au Kenya. En tout, dix de ces « centres de l’espoir » devraient voir le jour en Afrique. Ces académies de football pourraient permettre à terme de rehausser le niveau du championnat sud-africain. Car pour celui-ci, la Coupe du monde devrait entraîner le départ de certains de ses meilleurs éléments. Siphiwe Tshabalala et Katlego Mphela sont déjà en contacts avancés avec des clubs européens…