
Riolo : « Le roman du Brésil… »

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Il n’est peut-être pas brillant ce Brésil, mais il est beau, émouvant, intense. La façon dont ces joueurs supportent cette immense attente, cette passion, cette pression, c’est extraordinaire !
Cette équipe a pour leader, un monstre, Neymar. Un gamin qui se bat, qui joue avec des crampes et qui marque un péno décisif sans trembler. Autour de lui, il y a des champions, des cracks, Thiago Silva, David Luiz, Marcelo, mais aussi d’autres joueurs qui par rapport à l’idée commune qu’on se fait du Brésil, ne devraient même pas toucher ce maillot jaune.
C’est donc d’abord avec le cœur, avec une force peu commune que ce Brésil avance. Et personne ne sait si ça suffira pour aller au bout.
Mais même sans séduire, ce Brésil a sorti une très belle équipe du Chili. Une formation qui de Bravo à Sanchez en passant par Medel, Vidal, Isla, propose plusieurs très bons joueurs.
La recherche de la sensation pousse beaucoup d’observateurs à critiquer de façon trop exagérée ce Brésil. Encore une fois après ce match, la sentence est tombée, ils sont nuls. Je ne partage pas cet avis et j’ai en partie expliqué pourquoi avant. Ce Brésil n’a pas un beau style certes, mais au moins il attaque ! Tout le temps ! Mal, peut-être, mais il avance. L’intensité proposée par le Brésil durant la première période est à souligner. C’est pas brillant, mais puissant. Le pire, c’est de ne rien faire, de ne rien tenter, et ça on ne peut pas le reprocher au Brésil.
A partir de la 75e minute, le Chili n’a rien fait à part reculer et défendre. Les deux équipes étaient cuites et la frappe sur la barre à la dernière minute ne peut pas pousser à dire que ce Chili devait gagner !
Pour ceux qui aiment les comparaisons, qu’ils se souviennent du parcours de Bleus de 98. Un 8e tout aussi tendu, irrespirable. Un ¼ ennuyeux remporté au péno…
Le Brésil écrit son roman. Ça se terminera dans les larmes sans qu’on sache la saveur qu’elles auront. Mais le foot, la Coupe du monde, c’est ça. Chaque match, une nouvelle aventure, une histoire. L’analyse d’un évènement, d’un match ne peut pas être juste si elle ne tient pas compte du contexte. En Coupe du monde, on peut être touché par le jeu, sur un match ou deux, mais ce qui reste c’est l’intensité des rencontres, la dramatique, les histoires humaines et collectives.
La France de 98, l’Italie de 82, l’Espagne de 2010, l’Allemagne 74, l’Argentine 86… Tous les champions du monde n’ont pas toujours, à chaque match, été brillants…
C’est pour ça que je crois que si Brésil ne gagnera peut-être pas son Mondial, il s’inscrit parfaitement dans la tradition de cette compétition…