RMC Sport

Tabarot : « Domenech était à la limite de ses forces »

Michèle Tabarot, à gauche (DR)

Michèle Tabarot, à gauche (DR) - -

Michèle Tabarot, la présidente de la commission des affaires culturelles, a auditionné mercredi Raymond Domenech et Jean-Pierre Escalettes sur le fiasco des Bleus en Afrique du Sud. La députée UMP a vu deux hommes extrêmement affectés par la crise du football français.

Vous avez vu deux hommes au cœur de la tempête. L’un vous a-t-il semblé plus affecté que l’autre ?
J’ai trouvé deux hommes très affectés. Domenech m’a semblé particulièrement touché. Il se sent très mal à l’aise. Ce n’était pas Domenech le provocateur. On sentait qu’il était à la limite de ses forces. Escalettes a reconnu ses erreurs, que le costume était trop important pour lui.

Comment en est-on arrivé à un huis clos alors que l’audition devait être publique ?
Jean-Pierre Escalettes avait accepté de venir et d’être auditionné devant la presse. Mardi soir, après l’audition de Roselyne Bachelot, nous avons reçu un courrier de la FFF signé par son président, probablement à la demande de Domenech, nous demandant d’être auditionné à huis clos. Nous aurions pu refuser mais j’avais envie qu’on dialogue et qu’on essaye de comprendre. Raymond Domenech n’avait pas envie de croiser la presse. Il était très tendu et très abattu. J’ai vu quelqu’un de très affecté. Je pense qu’il ne supporte pas la pression médiatique.

Quels sujets ont été abordés ?
Il y en a eu beaucoup. Pourquoi les joueurs ne chantent-ils pas La Marseillaise, pourquoi Domenech n’a pas serré la main du sélectionneur sud-africain (Carlos Alberto Parreira, ndlr), que s’est-il passé dans le vestiaire, dans le bus, pourquoi les choses vont-elles aussi mal en équipe de France. Escalettes a dit qu’il ne comprenait pas. Concernant l’épisode du bus, Domenech nous a dit qu’il avait lu la lettre pour mettre fin à la mascarade. On touchait le fond. Il nous a demandé de ne pas traiter tous les joueurs de la même façon. Certains étaient dans d’autres dispositions. On ne pouvait pas considérer que la démarche était générale. En dehors de tous les événements, ce qui m’a intéressé, c’est sa façon de fonctionner vis-à-vis de son équipe. Or, ce n’est pas un patron. Dans une telle compétition, il a bien montré qu’il était complètement dépassé.

Que répondez-vous à ceux qui disent que la politique n’a pas à s’occuper de ces affaires ?
Je n’ai pas l’intention de nommer le futur sélectionneur ou le prochain président de la FFF. Je souhaite simplement que l’on comprenne pour faire des propositions dans ce sens.