Teinturier : « On aurait dû changer le 3 juillet »

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« Je ne crois pas que Raymond Domenech soit l'homme idoine », avait affirmé Christian Teinturier lors du Conseil fédéral du 3 juillet. Le vice-président de la FFF, représentant du football amateur et président de la Ligue du Centre, avait aussi fait preuve d’une étonnante clairvoyance en ajoutant : « Ne faisons-nous pas que reculer pour mieux sauter dans quelques semaines, en ayant peut-être hypothéqué nos chances de qualification ? »
Malgré ces réticences, Raymond Domenech avait été maintenu à son poste de sélectionneur de l’équipe de France par un vote quasi-unanime de 18 voix. Sans compter Bernard Bacourt, qui a quitté le Conseil avant le vote, Christian Teinturier est donc le seul à n’avoir pas voté pour le maintien de Domenech à la tête des Bleus.
Au lendemain de la victoire de la France contre la Serbie (2-1), Christian Teinturier a accepté de faire le point avec nous. Interview.
Christian Teinturier, est-ce le moment aujourd’hui de crever l’abcès, alors que la France vient de signer une victoire après sa défaite en Autriche ?
Pour moi le bon moment, c’était le 3 juillet. Après un échec assez retentissant (à l’Euro), j’étais partisan de profiter du fait qu’on parte sur une nouvelle compétition, avec une nouvelle génération, pour changer (de sélectionneur). Maintenant, il faut accepter le deal proposé par le président Escalettes, et attendre ce dernier match en octobre.
Pensez-vous que, demain, certains membres du Conseil auront changé d’avis, voire auront des regrets ?
Je ne sais pas. Il faut leur poser la question. Moi je n’ai pas changé d’avis, même si je suis le premier heureux d’avoir vu l’équipe de France gagner hier soir. L’essentiel reste que notre équipe nationale se qualifie pour le Coupe du Monde 2010. Demain, je ne pense pas que l’on parle de la possibilité de changer le sélectionneur. On attendra le mois d’octobre.
Les spectateurs du Stade de France scandaient hier "Domenech, démission !" Qu’en pensez-vous ?
Ce n’est pas ça l’essentiel. Encore une fois, ce qui est fondamental, c’est que l’équipe de France ait réussi à se donner un bol d’air avec cette victoire. J’ai trouvé les spectateurs du Stade de France plutôt bons pour notre équipe. Après, pour ce cas personnel, on verra… Ce qui est important, c’est vraiment que notre équipe de France gagne pour retrouver la sérénité et la confiance de l’ensemble du football français. »
Demain, doit-on s’attendre à une modification du deal proposé par le président Escalettes ?
A mon sens, non. Mais vous savez, je ne suis pas le président de la Fédération. D’après ce que je sais, le deal ne devrait pas être modifié. Après, est-ce qu’il peut y avoir des surprises ? Je ne sais pas. Le deal était prévu comme ça, et je ne vois pas pourquoi on reviendrait en arrière aujourd’hui. L’équipe de France a trois points, avec une victoire et bien sûr une défaite. On avait parlé de trois matches, on fera le bilan après ces trois matches.
La presse a beaucoup critiqué Domenech. Lui-même a avoué hier qu’elle était trop sévère envers lui… Qu’en pensez-vous ?
On a été sévère envers lui, mais envers l’équipe de France aussi. Les matches internationaux sont très difficiles aujourd’hui, et il ne faut pas croire que c’est une simple formalité. Regardez les résultats de Chypre par exemple (Chypre a failli surprendre l’Italie lors de la première journée des qualifications, ndlr). Dans ce contexte international, il faut gagner des matches. Ce n’est pas simple, mais espérons que l’Autriche n’était qu’un simple accident.
Avez-vous déjà en tête, au Conseil Fédéral, l’idée de remplacer Raymond Domenech dans un mois ?
Aujourd’hui, il faut regarder et consulter. Des noms circulent, c’est bien. Ce sont des garçons de qualité, mais il y en a sûrement d’autres. Il faudra de toute façon mener des consultations avant de prendre une décision.
Avez-vous hâte de voir Raymond Domenech s’expliquer demain ?
Non, je n’ai pas d’impatience du tout. Les choses vont se passer comme elles ont été décidées le 3 juillet. Le bilan sera sûrement fait après le match contre la Roumanie. Mais si ce résultat est négatif, cela risque bien de poser quelques problèmes.
Demain, le Conseil fédéral se réunira à 8h, à la Fédération française de Football, pour faire un premier bilan des premiers matches de l’équipe de France. Le sélectionneur Raymond Domenech devrait être le premier à prendre la parole.