Touchée, l’Espagne va-t-elle couler à pic ?

Sergio Ramos et Iker Casillas - -
Le syndrome France 2002. Champions du monde 1998 et d’Europe 2000, les Bleus avaient été éliminés au premier tour du Mondial en Corée du Sud et au Japon. Idem pour l’Italie, sacrée en 2006 et sortie prématurément en 2010. Une débâcle historique qui guette les Espagnols, champions du monde (2010) et doubles champions d’Europe en titre (2008 et 2012). Car en cas de revers contre les Sud-Américains et si les Néerlandais ne perdent pas contre l’Australie, les hommes de Vicente Del Bosque pourraient dire au revoir aux huitièmes de finales. Un véritable camouflet pour une équipe au bord du précipice. Reste à savoir si la digestion n’a pas été trop difficile.
« Nous croyons en nous, affirme confiant le milieu de terrain Xabi Alonso. Nous sommes encore en vie et nous voulons démontrer que nous avons encore beaucoup de choses à dire. Nous devrons prendre un peu plus de risques, mais il faut être intelligent. Il faut savoir contrôler le match tout en marquant des buts. » La mobilisation a débuté dès l'issue du match, dans le vestiaire du stade de Salvador. Le gardien et capitaine Iker Casillas, dont la responsabilité est engagée sur quatre des cinq buts adverses, a pris la parole devant ses coéquipiers, « Il a jeté les bases de la réhabilitation dont nous avons besoin », reconnaît Vicente Del Bosque. Le lendemain, juste avant l'entraînement, le sélectionneur ibérique a longuement échangé avec le gardien madrilène et Xavi, deux cadres principaux de la Roja. Signe aussi qu’il ne devrait pas – ou ne peut pas - se passer d’eux pour la suite.
Comme en 2010 ?
Le sélectionneur espagnol devrait seulement modifier à la marge son onze de départ. Avec peut-être les entrées en jeu du virevoltant Pedro et du latéral Juanfran. La confiance en ses leaders ne se perd pas aussi vite après quatre années dorées à leurs côtés. D’ailleurs, le premier titre de l’ère Del Bosque avait débuté par une défaite surprise, contre la Suisse (0-1) en 2010. Puis la Roja avait assuré sa qualification pour les huitièmes de finale contre… le Chili (2-1). On connaît la suite, les Espagnols soulèveront leur première Coupe du monde un mois plus tard à Johannesburg contre les Pays-Bas (1-0 a.p.).
« Ce sera un match difficile, mais nous connaissons bien les Chiliens, analyse Pedro. Le plus dangereux est l'intensité avec laquelle ils jouent. » Une occasion en or se présente pour la Roja chilienne. Tel un matador habile, elle peut asséner le coup de grâce à ce taureau espagnol meurtri. Mais attention à l’orgueil ibérique de la bête blessée.
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