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Trump veut annexer le Canada: un risque pour l'organisation de la Coupe du monde 2026?

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La Coupe du Monde 2026 se tiendra aux États-Unis, au Canada et au Mexique du 11 juin au 19 juillet. Jusqu’à présent, l’organisation avance sans problème pour livrer ce premier Mondial à 48 équipes. Mais à quelques mois de l’échéance, les récentes sorties de Donald Trump sur le Canada pourraient modifier la très bonne relation entre les différentes parties.

Comment interpréter les récentes sorties de Donald Trump sur le Canada? Peuvent-elles avoir un impact sur l’organisation de la prochaine Coupe du monde 2026? Les questions sont nombreuses et, pour le moment, les différents interlocuteurs de la Fifa sondés par RMC Sport ne veulent pas s’alarmer.

Ces derniers jours, Donald Trump a multiplié les sorties provocatrices sur différents territoires qu’il souhaite voir revenir dans le giron américain. "Simplement de la provocation, nous sommes habitués avec Trump", explique, avec le sourire, un des membres du bureau américain de la Fifa, qui prend aussi le temps de rappeler "l’excellente relation" entre le futur président et Gianni Infantino, le patron de l'instance internationale.

Donald Trump veux annexer le Canada - le 06/01/2025
Donald Trump veux annexer le Canada - le 06/01/2025 © Capture d'écran Truth Social

Infantino–Trump, les bons amis

Depuis l’attribution du Mondial 2026, les deux hommes savent très bien qu’ils ont des intérêts communs et un enjeu important dans la réussite du plus grand événement sportif de la planète. Toutes les personnes contactées sont unanimes sur la bonne entente entre les deux hommes. "Infantino a peut-être été le dirigeant sportif le plus rapide pour adresser des félicitations à Donald Trump en novembre dernier", complète un membre de l’UEFA. Le patron de la Fifa sait très bien qu’il joue très gros sur le territoire américain entre le Mondial des clubs en juin 2025 et la Coupe du Monde 2026. Ces dernières années, il a donc travaillé ses relations (notamment diplomatiques) avec différents dirigeants américains, Trump en tête de liste. Lors de son premier mandat, Donald Trump a même rencontré à plusieurs reprises Infantino à la Maison Blanche pour faire avancer plusieurs dossiers liés à l'instance du foot mondial.

Jusqu’à présent, la relation était parfaite. Mais les récentes déclarations du président élu ont "surpris" plusieurs employés de la Fifa sondés ces dernières heures. "Il faut faire la différence entre la provocation et la réalité", admet l’un d’entre eux pour RMC Sport, tout en confirmant que l’instance n’est pas du tout en "alerte générale" après ces sorties médiatiques. Comme pour toutes les compétitions organisées par la Fifa, certains responsables sont en charge des relations internationales et doivent veiller à l'actualité politique des pays d’accueil. "Vous pensez que lorsqu’il y a une dissolution en France à quelques jours des Jeux oympiques le CIO est totalement rassuré?", questionne un cadre suisse de l’instance.

La circulation des supporters, un dossier chaud

"On sait que Trump a pesé de tout son poids pour obtenir ce Mondial 2026", confie Kévin Veyssière, fondateur de FC Geopolitics. "C’était une volonté du président américain d’avoir un lien entre l’obtention de ce Mondial et son discours de retour de l’Amérique". Pour l’instant, aucune remise en cause de la candidature et "quand on regarde la carte des stades, on peut s’apercevoir que c’est globalement sur les USA que repose cette candidature", poursuit Kévin Veyssière. Certaines questions pourront se poser autour de "l’instrumentalisation" possible de l’événement par Donald Trump à quelques jours de la compétition.

Avec le logo "United 2026", il y avait "une volonté d’unir ce territoire", admet Kévin Veyssière. Et d’ajouter: "Mais cette volonté ne va pas dans le sens de Trump, plutôt dans le sens de la liberté de circulation entre ces trois pays." Tout en mettant en avant les accords déjà en place dans plusieurs ligues sportives entre les États-Unis et le Canada.

En revanche, un dossier est toujours dans le collimateur des dirigeants de la Fifa: la bonne circulation des équipes et des supporters lors de la Coupe du Monde 2026. "Dans les prochains mois, nous allons connaître les pays qualifiés pour ce Mondial, à partir de ce moment, la libre circulation des supporters et des équipes sera un sujet majeur", complète un haut responsable de la Fifa. Certains se posent par exemple des questions sur l’accueil de l’équipe iranienne en cas de qualification pour le prochain Mondial. D’autres pays, en conflit ouvert ou avec des relations diplomatiques très fraîches, pourraient aussi poser des problèmes. La vision et la politique de Donald Trump dans les prochains mois seront donc déterminantes.

Nicolas Pelletier