Tsonga face au Royaume

C’est dans la peau d’un outsider que Jo-Wilfried Tsonga défie Andy Murray, 4e joueur mondial et grand espoir du peuple britannique, ce mercredi en quart de finale de Wimbledon.

Et si c’était la grande semaine de Jo-Wilfried Tsonga ? Mardi après-midi, le Manceau a appris (sans surprise) qu’il serait le chef de file de l’équipe de France qui défiera l’Espagne en quart de finale de la Coupe Davis, du 9 au 11 juillet à Clermont-Ferrand. Mais avant de défier les doubles tenants du titre, un autre quart attend ce mercredi le numéro 10 mondial. Et pas n’importe lequel, son premier à Wimbledon. Son adversaire ? L’Ecossais Andy Murray : « Ça va être chaud, l’ambiance sera électrique, promet Guy Forget, le capitaine de l’équipe de France. Ça va frapper très fort. Les retrouver tous les deux en quart de finale était prévisible. Ils ont rempli leur contrat. ‘‘Jo’’ va lutter à armes égales avec un joueur qui aura le soutien du public. »

Car si Tsonga jubile à l’idée de jouer pour la première fois de sa carrière sur le prestigieux Central Court, il devra composer avec un public qui lui sera hostile, bouillant d’impatience de trouver un successeur à Fred Perry, dernier sujet de sa Gracieuse majesté vainqueur à Wimbledon en… 1936. « Tous les Anglais seront contre lui et ce n’est pas un avantage, confirme Forget. Mais grâce à son expérience, il ne devrait pas être complètement déstabilisé. »

Forget : « Jo est capable d’élever son niveau »

Reste que Tsonga devra sortir son meilleur tennis s’il veut intégrer le dernier carré et affronter en demi le vainqueur du match entre Nadal et Söderling. Depuis le début du tournoi, Andy Murray n’a pas concédé le moindre set : « C’est vrai mais il n’a pas rencontré de joueur du calibre de Jo, précise Forget. Les choses sérieuses commencent aussi pour l’Ecossais. »

Au bilan des confrontations directes, le Britannique mène 2-1. Mais la seule victoire de Tsonga sur Murray évoque de très bons souvenirs au Manceau. C’était en 2008 au premier tour de l’Open d’Australie. Alors relativement méconnu, Tsonga était allé jusqu’en finale (défaite contre Djokovic), réalisant sa meilleure performance en Grand Chelem.

Deux ans et demi plus tard, Tsonga, 25 ans, à l’occasion d’écrire une nouvelle page de sa carrière : « Il joue au tennis pour vivre des matches comme celui-là, s’enthousiasme Guy Forget. Ça va se jouer beaucoup sur son engagement et sa faculté à faire plier Murray qui est un formidable contreur et un grand relanceur. Mais Jo est capable d’élever son niveau de jeu... » Place aux actes.

Aurélien Brossier