Une équipe « antipathique » et un « mauvais maçon »

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Après la lourde défaite de samedi face à l’Autriche (3-1), l’équipe de France doit vite se relever. En effet, les Bleus recevront dès mercredi la Serbie dans le cadre des éliminatoires à la Coupe du Monde 2010, et nos consultants Rolland Courbis, Jean-Michel Larqué et Luis Fernandez estiment qu’il y a urgence à réagir.
Courbis : « Une équipe à pleurer »
Rolland Courbis craint en effet un véritable désamour de l’équipe de France auprès du public français : « Nous sommes devenus antipathiques. Notre équipe de France n’est plus l’équipe de France chérie des Français. Depuis le mois de juin, non seulement notre équipe nationale ne fait plus rêver, mais elle fait pleurer. L’équipe de France et le football français sont dans une situation de crise, et cela seulement à la 2e journée des éliminatoires (de la Coupe du Monde 2010). C’est un exploit ! »
Larqué : « Une reconstruction avec mauvais maçon »
Jean-Michel Larqué partage l’inquiétude du Coach. Selon lui, le problème n’est pas que sportif. C’est toute la structure de l’équipe de France qui est en cause : « Aux dirigeants français, je veux dire : "Messieurs, attention ! Sportivement, le football français est en grand danger." [...] L’équipe de France est actuellement comme une maison qui a été mal construite. Il fait la désosser un peu avant de la reconstruire… Mais est-ce que tu reprendrais le même entrepreneur ? C’est là le problème : l’équipe de France est en reconstruction, mais avec un mauvais maçon. Les murs ne sont pas d’aplomb, et ils ne le seront toujours pas pour la prochaine maison. »
Fernandez : « Qu’est-ce qui se passe ? »
Pour Luis Fernandez, c’est l’incompréhension qui domine. Ainsi que la lourde responsabilité des dirigeants du football français. « C’est un échec, c’est tout. Dieu sait qu’on avait, qu’on a encore un potentiel énorme de grands joueurs, de bons joueurs. Qu’est-ce qui se passe ? La mayonnaise ne prend plus. Qu’est-ce qui se passe ? Le discours ne passe plus. Qu’est-ce qui se passe ? Il y a un manque de confiance… Pour en arriver là, il y a eu un tas de décisions qui ont été prises qui ne sont pas allées dans le bon sens ».